Ségolène Royale pourrait interdire certains herbicides dangereux
Ségolène Royale a demandé à ce que certains herbicides soient retirés du marché car dangereux pour la santé. Elle s’est attiré les foudres du très puissant lobby pétrochimique.
INFO – Un herbicide est une substance active ou une préparation phytosanitaire ayant la propriété de tuer les végétaux. Le terme « désherbant » est synonyme d’herbicide. Les herbicides appartiennent à la famille des pesticides1, elle-même incluse dans la famille des biocides2. Les herbicides sont employés en protection des cultures, dans les golfs, en sylviculture, pour lutter contre les mauvaises herbes qui concurrencent les plantes cultivées, qu’il s’agisse de plantes herbacées ou ligneuses. Selon leur mode d’action, on peut les utiliser en pré- ou en post-levée.
On distingue : les désherbants sélectifs (les plus nombreux) ; les débroussaillants, et produits de dessouchage chimique ; les désherbants totaux (les plus utilisés); les défanants qui détruisent la partie aérienne des végétaux. Ils sont par exemple utilisés pour la récolte mécanique de la pomme de terre ou de la betterave ; les anti-germes, qui empêchent le démarrage de la végétation de bulbes ou tubercules destinés à l’alimentation (oignons, pommes de terre par exemple) ; les silvicides visent plus spécifiquement les espèces forestières ou le processus de régénération naturelle ; « Phytocide » est un terme générique qui regroupe l’ensemble de ces produits. (source wikipedia)
Ségolène Royale a décidé de s’en prendre aux herbicides dangereux pour la santé. Une décision très courageuse face au très puissant lobby phytosanitaire. C’est suite à un rapport d’experts pointant du doigt la dangerosité de certains produits et des cocktails avec lesquels ils sont utilisés qu’elle a basé sa décision.
Les risques de certains produits
Les autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires sont souvent pointées du doigt par les associations écologistes du fait du peu d’études réalisées, souvent uniquement par les fabricants, sans études à long terme et portant sur une molécule donnée et non pas sur les mélanges tels qu’ils sont utilisés en pratique. Ces autorisations sont aussi souvent décriées tant il existe des conflits d’intérêts entre les fabricants et les membres chargés de donner les autorisations.
C’est donc une véritable victoire pour les groupes écologistes qu’un rapport scientifique et autonome ait révélé la dangerosité de certains herbicides et les “risques préoccupants” qu’ils présentent pour la santé, notamment des risques de cancer. Ce sont avant tout les mélanges de produits très utilisés qui sont visés pour leur dangerosité et présentent des risques importants pour les utilisateurs et le grand public.
Une demande qui risque de se transformer en lutte
L’Autorité européenne de sécurité des aliments, très proche des fabricants de produits phytosanitaires et dont beaucoup de membres sont issus de ces grands groupes avait estimé en novembre que le glyphosate, la principale molécule herbicide utilisée, ne présentait vraisemblablement pas de risques cancérigènes lorsqu’elle est utilisée seule.
Cependant des études indépendantes ont prouvé le contraire, motivant la décision de la ministre de l’environnement. Un bras de fer risque donc de s’engager entre le ministère et les puissantes multinationales réunies en lobby très agressif. Monsanto, le très contesté géant américain, a été le premier à réagir en jugeant “inappropriée” la décision de la ministre. Le groupe a des intérêts financiers très forts avec les herbicides dont le plus connu est “Roundup” mais aussi les OGM, les semences et les pesticides.