À l’adolescence, notre cerveau est programmé pour ne plus écouter notre mère

Photo d'illustration. Un ado et sa mère. Kindel Media / Pexels
Les chercheurs américains révèlent que ce changement apparait dans l’activité neuronale dès l'âge de 13 ans.
Le 28 avril dernier, la revue The Journal of Neuroscience a relayé les résultats d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Stanford en Californie. Ils rappellent d’abord, et de très nombreux parents ont peu en faire l’expérience, que “L’univers social des enfants se transforme à l’adolescence. Alors que la socialisation des jeunes enfants tourne autour des parents et des personnes qui s’occupent d’eux, l’adolescence est caractérisée par un changement d’orientation sociale vers des membres non-familiaux”.
IRM cérébrale fonctionnelle
Et ce changement, les scientifiques ont pu l’observer au niveau neuronal : “Quand des jeunes enfants entendent la voix de leur mère, certaines régions de leur cerveau montrent une plus grande activité que lorsqu’ils entendent des voix non-familiales et non-familières. Il est frappant de constater que les adolescents plus âgés présentent l’effet inverse, avec une activité accrue pour les voix des membres non-familiaux par rapport à la voix de leur mère”.
Comment sont-ils parvenus à cette conclusion ? D’un point de vue technologique, celle de l’IRM cérébrale fonctionnelle a été utilisée avec des volontaires âgés de 7 à 16 ans. Des mères devaient prononcer des mots dépourvus de sens tout en enregistrant leur voix. L’IRM a révélé les régions du cerveau réagissant quand les volontaires écoutaient les enregistrements.
La voix des inconnus privilégiée
Les chercheurs ont aussi retransmis d’autres enregistrements dans lesquels les participants entendaient la voix de personnes inconnues.
Quelle conclusion ? Si les adolescents sont naturellement toujours en mesure de reconnaitre la voix maternelle sans ambiguïté, vers 13 ou 14 ans leur cerveau commence à réagir avec moins d’intensité à cette voix, et au contraire plus intensément à la voix de personnes non familières.
Pour les auteurs de l’étude, ce phénomène “est enraciné dans des changements neurobiologiques. Quand les adolescents semblent se rebeller en n’écoutant pas leurs parents, c’est parce qu’ils sont câblés pour prêter plus d’attention aux voix d’inconnus”. Les voilà armés d’une belle excuse, et on ne peut plus scientifique !