Aimer le fromage ou non dépend du fonctionnement du cerveau
Des chercheurs français ont tenté d'expliquer le dégout de certaines personnes pour le fromage et il semblerait que leur cerveau fonctionne différemment.
Pourquoi le fromage dégoute certaines personnes et absolument pas d’autres ? C’est la question que se sont posés des chercheurs du Centre de recherche en neuroscience de Lyon et du laboratoire Neuroscience Paris Seine. Il semblerait que la réponse se trouve dans la façon de fonctionner de certaines zones du cerveau qui diffèrent selon les personnes.
Le fromage : aliment qui dégoute le plus
Les chercheurs ont d’abord commencé leur étude en cherchant quelle aversion alimentaire était la plus courante auprès d’un échantillon de 332 personnes. Le fromage gagne haut la main avec 6% des sondés, devant 2,7% dégoutés par le poisson et 2,4% par la charcuterie. Si certains peuvent expliquer leur aversion au fromage par une intolérance au lactose (18%), la plupart ne le sont pas et c’est que qui a suscité la curiosité des chercheurs.
Pour parvenir à leurs résultats publiés dans la revue scientifique Frontiers in Human Neurosciences, ils ont réuni 30 personnes, dont 15 qui n’aimaient pas le fromage pour étudier leur cerveau. Les participants étaient confrontés simultanément à l’image et l’odeur de plusieurs aliments, dont 6 fromages. Ils devaient affirmer s’ils appréciaient l’odeur et dire s’ils avaient envie ou non de manger les aliments présentés, le tout pendant que les scientifiques observaient leur cerveau par imagerie à résonance magnétique fonctionnelle.
Des aires du cerveau qui fonctionnement différemment pour ceux qui n’aiment pas
Les résultats montrent que le fonctionnement du cerveau diffère chez les gens qui n’aiment pas le fromage : “le pallidum ventral, une petite structure habituellement activée chez des personnes qui ont faim, était totalement inactive lors de la présentation d’une odeur et d’une image de fromage chez les personnes averses au fromage, alors qu’elle était activée par tous les autres types d’aliments”.
Ils ont aussi fait un autre constat qui peut sembler paradoxal mais les aires du globus pallidum et de la substantia niera s’activaient plus chez ceux qui détestent le fromage, alors qu’elles participent normalement au traitement de la récompense. Les chercheurs concluent que ces zones présentent deux types de neurones complémentaires : l’un lié au circuit classique de récompense mentale face à un aliment, et l’autre lié à l’inverse au caractère repoussant.