Un centre d’accueil pour autistes filmait clandestinement les résidents
La Maison d'Accueil pour Autistes (MAS) située à Nandy en Seine-et-Marne avait mis en place un réseau de vidéosurveillance clandestin pour filmer 24h/24 les pensionnaires jusque dans leur intimité.
La Maison d’Accueil pour Autistes de Nandy est au cœur d’une polémique après une enquête menée par le défenseur des droits qui a découvert que l’établissement était truffé de caméras de sécurité. Toutes les chambres des résidents en possédaient et le système de vidéosurveillance était accessible à tous les membres du personnel.
Des pensionnaires filmés dans leur intimité
C’est en mars qu’une maman avait découvert une caméra dans la chambre de son fils. Elle a pris contact avec la direction de l’établissement qui ne lui a pas fourni d’explications. Elle s’est alors tournée vers le défenseur des droits qui a mené une enquête sur les pratiques édifiantes de l’établissement qui compte une douzaine de pensionnaires autistes.
Selon les enquêteurs, le centre filmait 24h/24 les couloirs mais aussi les chambres des pensionnaires depuis 7 ans. Les images, visibles sur des écrans accessibles à tout le personnel, ne laissaient aucune intimité aux pensionnaires. Fait aggravant, ni les familles, ni les pensionnaires n’étaient au courant ou avaient donné leur consentement à être filmés ainsi. La préfecture et la Commission Nationale Informatique et Liberté (CNIL) n’étaient, elles non plus, pas au courant des pratiques de l’établissement. Des pratiques totalement illégales qui auraient donné lieu à de nombreuses dérives de la part du personnel.
Un usage totalement abusif de la vidéosurveillance
Selon les enquêteurs, aucune mention n’est faite des caméras intrusives à l’exception d’une “copie d’une affiche placée à l’entrée des bâtiments sous vidéosurveillance est produite par l’établissement“.
La mise en place de vidéosurveillance continue a conduit à des dérapages selon le chargé des questions de santé pour le Défenseur des droits, Loïc Ricour, qui explique : ” Deux anciens éducateurs de la MAS Vercors nous ont raconté que des patients avaient fait l’objet de moquerie alors qu’ils se livraient à des actes sexuels intimes sous l’œil de la caméra“.