Certaines variations génétiques seraient impliquées dans la préférence de nourriture grasse ou sucrée
Des chercheurs américains ont découvert à la suite d’une nouvelle étude que 26 régions du cerveau déclenchaient une préférence pour les aliments gras ou sucrés.
D’après l’Organisation mondiale de la Santé, le surpoids et l’obésité touchaient près de 2 milliards d’individus dans le monde en 2020. L’Insee de son côté expliquait récemment que 17 % des adultes étaient en situation d’obésité, soit environ 8,6 millions de Français. À titre de comparaison, seulement 10,1 % de la population adulte était concernée en 2002. Selon une nouvelle étude américaine publiée dans la revue Nature Human Behaviour, les personnes souffrant d’obésité ne seraient pas pleinement responsables de cette situation. En effet, les chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH), de la Boston University School of Public Health (BUSPH) soulignent avoir identifié 26 régions génétiques pouvant potentiellement impacter la consommation alimentaire d’individus.
La génétique influence notre consommation alimentaire
Par le biais de leur étude, les chercheurs expliquent avoir étudié comment le cerveau était influencé par divers signaux impactant les comportements alimentaires et régulent l’équilibre énergétique du corps des êtres humains. Le fait est qu’une variation génétique pourrait envoyer des signaux suffisant pour entraîner une faim extrême et donc développer un surpoids, voir l’obésité.
Jordi Merino, co-auteur de l’étude, explique tout d’abord que des recherches ont déjà commencé à « identifier les régions du cerveau et les processus moléculaires qui influencent la prise alimentaire, mais peu de recherches ont été menées chez l’humain pour identifier les signatures moléculaires qui sous-tendent la susceptibilité variable au comportement de choix alimentaire ».
Afin de les identifier et les étudier, les chercheurs ont décidé d’effectuer une analyse génétique et examiner la consommation alimentaire de 282 271 individus d’ascendance européenne de la UK Biobank et du consortium CHARGE. Au total, 26 régions génétiques ont été identifiées comme étant associées à une préférence accrue pour les aliments contenant plus de graisses, de protéines ou de glucides. Ces dernières étaient d’ailleurs enrichies en gènes exprimés dans le cerveau.
On apprend par la suite que les analyses informatiques ont permis de mettre en évidence différents sous-types spécifiques de neurones spécialisés répartis dans le système nerveux central. Ces derniers réagissent notamment aux protéines, graisses et glucides. Cela pourrait ainsi expliquer le fait que certaines personnes préfèrent certains aliments ou encore des repas riches en glucides, graisses ou protéines.
Les auteurs de l’étude expliquent notamment que « ces résultats permettront également de mieux comprendre, d’un point de vue biologique, pourquoi le comportement alimentaire diffère d’un individu à l’autre et pourraient fournir de nouvelles pistes pour la prévention et le traitement de l’obésité et d’autres maladies métaboliques ».