C’est quoi la 3-MMC, cette drogue de synthèse qui gagne en popularité ?
Apparue il y a une dizaine d'années, elle est présentée comme la nouvelle cocaïne.
L’Observatoire européen des drogues la classe parmi les substances qui « suscitent des inquiétudes » sur notre continent; et de son côté, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) évoque un « phénomène marquant ».
Elle, c’est la 3-MMC, ou 3-méthylméthcathinone. Elle est décrite comme se trouvant à mi-chemin entre cocaïne et amphétamines, et elle est de plus en plus populaire parmi les 25-45 ans.
3-MMC : Jusqu’à 18 euros le gramme
Cette molécule de synthèse de la famille des cathinones se présente sous la forme d’une poudre blanche cristalline ou en petits cristaux. Son prix se situe entre 5 et 18 euros le gramme en fonction de la quantité souhaitée.
Et le site Drogues Info Services précise que les cathinones de synthèse « imitent plus ou moins les effets de la cocaïne, de la MDMA/ecstasy et des amphétamines ». La drogue revêt donc la forme de poudre, mais peut aussi se présenter « sous forme de gélules et plus rarement sous forme de comprimés ».
« Pire que la cocaïne »
Au Parisien, l’addictologue Laurent Karila alerte : « Les complications sont bien pires que celles de la cocaïne (…) tous les organes peuvent être touchés à long terme. Personne n’est égal devant les drogues, et certains peuvent faire un accident à la première prise ». Il évoque des convulsions, des risques d’AVC ou d’infarctus, des états délirants entre autres…
C’est en septembre 2012 que la 3-MMC est entrée dans la catégorie des substances psychoactives, à la suite d’une « une saisie douanière de 51,1 grammes de poudre effectuée le 27 juin 2012 à Göteborg » en Suède.
Les raisons de son expansion
Quels sont ses effets ? L’OFDT « a pour but de lever les inhibitions, d’augmenter le plaisir » et jusqu’ici elle était « presque exclusivement » consommée « parmi des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) dans des contextes mêlant sexualité, le plus souvent en groupe, et consommation de produits psychoactifs de synthèse ».
Depuis, d’autres groupes se sont accaparé cette drogue, dans un contexte plus festif. L’OMS prévient : « Des utilisateurs ont également signalé des insomnies, des difficultés de concentration et des picotements dans les bras et les jambes. Des hospitalisations ont été signalées, dont quelques-unes dues à la seule utilisation de 3-MMC ».