Châtiments corporels : un danger pour le développement des enfants
Face aux violences physiques exercées sur les enfants, des chercheurs ont effectué un travail de synthèse sur les conséquences des châtiments corporels sur la santé.
En juillet 2019, le Parlement français a interdit les « violences éducatives ordinaires ». Le nouvel article de loi inscrit dans le Code civil et lu à la mairie lors des mariages stipule ainsi que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». De nombreuses études ont d’ailleurs prouvé les méfaits des châtiments corporels sur les enfants. Des chercheurs ont ainsi récemment compilé les résultats de 69 études sur le sujet. Dans une récente étude publiée dans la revue The Lancet, l’examen de l’ensemble de ses travaux conclut que les châtiments corporels sur les enfants ne sont pas efficaces pour prévenir les problèmes comportementaux. Ces derniers seraient même nocifs pour le développement et le bien-être des enfants.
Une étude récapitule les méfaits des châtiments corporels sur les enfants
Punir son enfant physiquement, via une claque, une fessée ou des coups de ceinture, par exemple, peut impacter son développement. À travers leurs travaux, les chercheurs ont soulevé sept observations majeures de leur travail de synthèse liées aux châtiments corporels opérés sur les enfants. Ils soulignent ainsi que :
- Les châtiments physiques prédisent systématiquement une augmentation des problèmes de comportement des enfants au fil du temps ;
- Ils ne sont pas associés à des résultats positifs au fil du temps ;
- Ils augmentent le risque d’intervention des services de protection de l’enfance ;
- Les seules preuves de punitions physiques infligées à des enfants concernent des comportements extériorisés ;
- Les punitions physiques prédisent une aggravation du comportement au fil du temps dans les études quasi-expérimentales ;
- Les associations entre les châtiments physiques et les résultats préjudiciables pour l’enfant sont solides, quelles que soient les caractéristiques de l’enfant et des parents ;
- Pour finir, les chercheurs expliquent qu’il existe des preuves d’une relation dose-réponse.
De ce fait, les chercheurs concluent que « la cohérence de ces résultats indique que les châtiments physiques sont préjudiciables aux enfants ». Anja Heilmann, directeur de la recherche et professeur agrégé à l’University College London, ajoute qu’« il s’agit d’un problème de santé publique » et que « les décideurs ont la responsabilité de protéger les enfants et de légiférer pour mettre fin à l’utilisation des châtiments corporels dans tous les contextes ».