De nombreuses vies ont été sauvées grâce au système d’alerte pour les pics de pollution
L’Inserm vient de faire un bilan autour du système d’alerte pour les pics de pollution. Selon l’Institut, le dispositif a permis de réduire de 7 % à 25 % la mortalité journalière de la population.
Depuis 2007, la France a mis en place des procédures d’alertes contre les pics de pollution atmosphérique dus aux particules PM10 en Île-de-France. Récemment, une équipe de chercheurs de l’Inserm et la Sorbonne Université à l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique ont analysé les effets de ce dispositif sur la mortalité de la population, et plus précisément sur les adultes âgés de plus de 75 ans.
Quel a été l’impact du système d’alerte pour les pics de pollution ?
Dans un communiqué, Anna Alari, chercheuse de l’Inserm et auteur de l’étude, souligne que « si les émissions de PM10 ont diminué en région parisienne ces dernières années, Paris présente toujours les concentrations de PM10 les plus élevées parmi les villes de l’Union Européenne et 60 000 de ses habitants sont régulièrement exposés à des concentrations de PM10 supérieures aux seuils réglementaires de l’UE ». Suite à la mise en place de seuils plus strictes fin 2011, l’équipe de chercheurs a constaté une réduction de la mortalité journalière dans la population générale allant de 7 % à 25 % et une réduction de 9% à 28% de la mortalité journalière chez les adultes plus âgés, soit respectivement 386 et 348 décès entre 2011 et 2015.
« La mise en place de politiques publiques axées sur des changements structuraux (piétonisation de certaines zones urbaines, renforcement du réseau de transports en commun pour limiter les déplacements automobile), ou visant à réduire les émissions liées aux industries sont des mesures qui pourraient s’avérer particulièrement bénéfiques, avec un impact potentiellement plus fort que des actions de court terme comme la restriction du trafic automobile par exemple », conclut Anna Alari.
Pour rappel, la pollution de l’air peut avoir des effets sur la santé à court, moyen et long terme. En effet, une exposition à la pollution constante sur plusieurs années peut entrainer l’apparition de maladie chronique, voir aggraver les symptômes de certaines pathologies respiratoires en cas de concentrations journalières élevées de polluants atmosphériques.