Dépakine : une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris
Le parquet de Paris a annoncé que des juges d’instructions vont enquêter sur le scandale de la Dépakine, au titre de « tromperie aggravée » et de « blessures involontaires ».
Finalement, le Parquet de Paris aura entendu les victimes puisqu’il annonçait, vendredi, l’ouverture d’une enquête judiciaire dans le cadre du dossier de la Dépakine. Une procédure qui fait suite à l’enquête préliminaire qui a débutée il y a un an. Cette enquête va porter sur une période qui va de 1990 à 2015. Les dangers du valproate de sodium, la molécule en cause, étaient alors bien connus.
Dépakine : des juges d’instruction lancent une enquête
La Dépakine est un médicament très efficace, dans certains cas incontournable, pour traiter l’épilepsie. Depuis les années 90, les laboratoires et les institutions étaient au courant que l’utilisation de ce médicament par les femmes enceintes présentait un risque potentiel pour le bébé de souffrir de malformations congénitales, de retard intellectuel ou encore d’autisme. Il est reproché cependant à Sanofi, qui fabrique la Dépakine et aux autorités sanitaires, de ne pas avoir suffisamment informé de ces risques.
Reconnaissant ce reproche, le Parquet de Paris a donc ouvert une information judiciaire pour « Tromperie sur les risques inhérents à l’utilisation du produit et les précautions à prendre ayant eu pour conséquence de rendre son utilisation dangereuse pour la santé de l’être ».
12.000 enfants souffriraient de séquelles
Selon l’Association d’aide aux Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de l’Anti-Convulsivant (Apesac), 50.000 grossesses auraient été exposées au valproate de sodium. 12.000 enfants souffriraient de séquelles d’après Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy, située à Villejuif dans le Val-de-Marne.
Début 2016, l’Igas (l’Inspection générale des affaires sociales) a remis un rapport qui fait ressortir le manque de réactivité de la part des laboratoires et de l’Agence du médicament (ANSM). Cependant le défi pour les juges sera d’identifier un coupable afin de valider un plan d’indemnisation.