Le Dépakine est un médicament destiné aux personnes épileptiques, mais ce traitement pourrait bien être le prochain scandale sanitaire de la décennie. Il serait susceptible de provoquer une malformation chez le fœtus depuis des années.
On se souvient de l’affaire Mediator il y a 7 ans, une nouvelle affaire sanitaire pourrait bien avoir encore plus de retentissements, elle concerne le médicament Dépakine (valproate de sodium). Ce traitement pour épileptique serait responsable de malformations sur les fœtus et d’après une association, entre 50000 et 70000 personnes auraient été victimes de ce médicament.
Entre 50000 et 70000 personnes auraient été victimes de ce médicament
Martine Martin, présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac) a expliqué : « C’est un scandale sanitaire énorme qui pourrait avoir fait entre 50 000 et 70 000 victimes sur 50 ans de prescription ». D’après une étude dont les résultats seront publiés dans quelques jours, le Dépakine affiche un risque élevé (à hauteur de 10 %), de malformations congénitales chez les bébés, mais également d’un risque important d’autisme ou de retards intellectuels pouvant atteindre 40 % des enfants, dont la mère a subi ce traitement durant la grossesse.
Les effets du Dépakine sur les fœtus ont commencé à être découverts dans les années 1980 et dans les années 1990 pour les troubles mentaux, pourtant le médicament indispensable pour les personnes souffrant d’épilepsie a continué d’être prescrit et ce n’est qu’en 2006, que pour la première fois, la notice indiquait les risques possibles pour les femmes enceintes. La même année où les premiers génériques sont apparus. Ce n’est que très récemment que les patients doivent signer un document leur indiquant clairement, que la prise du Dépakine durant la grossesse peut avoir des conséquences très importantes sur le fœtus.
Un manque de transparence et d’informations autour du Dépakine
C’est ce laxisme durant des années que veut aujourd’hui dénoncer l’association, contre l’État et contre la société Sanofi. L’Apesac veut mettre en avant le manque de transparence et d’informations autour de ce médicament et avance qu’en 2008, un médecin sur cinq et un pharmacien sur trois ne connaissaient pas les effets du valproate sur les fœtus. Un chiffre confirmé par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Dans cette étude menée par l’ANSM et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS), il apparait que 10 000 femmes enceintes se seraient encore vu prescrire du valproate entre 2007 et 2014. L’Apesac souhaite par son action, obtenir l’indemnisation des victimes et réclame l’obligation d’apposer un logo sur les boites de Dépakine, informant les risques importants que peut occasionner ce traitement sur les fœtus.