Des médicaments courants contre l’hypertension pourraient protéger les femmes des cancers du sein les plus agressifs

Image d'illustration. Ruban rose, symbole de la lutte contre le cancer du seinADN
Une récente étude met en lumière un potentiel bénéfice des médicaments couramment prescrits contre l’hypertension : ils pourraient offrir aux femmes une protection accrue contre les formes les plus agressives et mortelles du cancer du sein.
Tl;dr
- Un simple bêta-bloquant pourrait ralentir un cancer agressif.
- Découverte d’un lien entre le gène HOXC12 et l’efficacité du traitement.
- Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
Une avancée inattendue contre un cancer redouté
La lutte contre le cancer du sein triple négatif, réputé pour son agressivité et son manque d’options thérapeutiques, pourrait bientôt connaître une révolution venue d’un terrain inattendu. Selon une récente étude australienne, un médicament bien connu et peu coûteux, le bêta-bloquant prescrit contre l’hypertension, offrirait une protection insoupçonnée à certaines patientes. Alors que les traitements classiques peinent à freiner la progression de cette forme particulière de cancer – qui touche principalement des femmes et échappe aux thérapies hormonales traditionnelles –, ces résultats pourraient changer la donne.
L’origine de la découverte
Des chercheurs de l’Université Monash, à Melbourne, se sont penchés sur le rôle des bêta-bloquants dans la lutte contre ce cancer. Déjà en 2023, une corrélation avait été identifiée entre la prise de ces médicaments et une baisse significative du taux de mortalité chez certaines patientes. Mais il restait un mystère : pourquoi cet effet bénéfique ? En examinant les interactions entre deux molécules – le cAMP et le calcium – activées par les hormones du stress telles que le cortisol, l’équipe a mis en lumière un mécanisme clé. L’activation du récepteur bêta-2 favorise la propagation tumorale ; or, les bêta-bloquants semblent capables de bloquer cette cascade.
Le gène HOXC12 : nouvel indicateur d’efficacité ?
Plus précisément, les scientifiques ont découvert que les bêta-bloquants pouvaient inhiber l’expression du gène HOXC12, impliqué dans l’accélération du processus tumoral. Selon Michelle Halls, experte en biologie des médicaments à l’Institut des sciences pharmaceutiques Monash, « nos collègues avaient déjà constaté une réduction notable de la mortalité grâce aux bêta-bloquants chez certains patients atteints de cancer du sein triple négatif. Désormais, nous comprenons mieux pourquoi cela fonctionne ». Cette nouvelle piste ouvre la voie à une possible personnalisation des traitements : identifier dès le diagnostic quelles patientes bénéficieront réellement de ce médicament abordable.
Vers une nouvelle stratégie thérapeutique ?
Dans ce contexte prometteur, mais prudent, les chercheurs appellent à poursuivre les investigations pour déterminer si le dosage du gène HOXC12 peut orienter rapidement vers un usage ciblé des bêta-bloquants. Le potentiel est grand : selon l’American Cancer Society, près de 317 000 nouveaux cas devraient être diagnostiqués aux États-Unis en 2025, avec plus de 42 000 décès attendus. Si ces travaux se confirment, ils pourraient transformer radicalement la prise en charge d’une maladie encore trop souvent synonyme d’impasse thérapeutique pour nombre de femmes.
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