Des pesticides à risques dans la moitié des fruits et légumes, selon l’UFC-Que choisir
L'association de défense des consommateurs indique que les produits biologique sont moins affectés.
Jeudi 24 mars, l’association UFC-Que choisir a révélé que 150 substances cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens ont été trouvées parmi les pesticides.
L’association de consommateurs a passé au crible les analyses officielles de pas moins de 14 000 contrôles sanitaires sur les aliments vendus en France.
“Un bilan inquiétant”
Ainsi, l’UFC estime que “Le bilan est particulièrement inquiétant” car “pour les fruits et légumes de l’agriculture intensive, on révèle la présence d’un de ces pesticides à risque dans plus de la moitié (51 %) des contrôles et d’au moins deux pesticides à risques pour 30 % des contrôles”.
Et ce n’est pas tout, puisque “Loin de ne concerner que des traces infinitésimales non quantifiables, dans près d’un cas sur deux (43 %), les autorités ont été en capacité de mesurer les doses de ces substances”.
Par exemple, ont été retrouvés “dans plus d’un quart des pomélos analysés (27,4 %), du pyriproxyfène, fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien et d’avoir contribué à des malformations de la tête et du cerveau observées au Brésil”.
Les pommes et cerises sont les fruits les plus touché, d’après cette étude.
Le bio moins concerné
En revanche, les aliments bio sont “beaucoup moins contaminés notamment en raison de l’interdiction des pesticides de synthèse pour ce mode de production”. Des interdictions qui se traduisent par “six fois moins d’échantillons” de tomates biologiques contaminées par des pesticides à risques et “sept fois moins” pour les haricots verts biologiques et “huit fois moins” en ce qui concerne les pommes.
Et s’il arrive qu’un aliment issu de l’agriculture biologique soit contaminé, les “teneurs relevées en pesticides à risque sont également beaucoup plus faibles qu’en conventionnel”.
Même si l’association déplore que les consommateurs sont en quelque sorte “obligés” de se tourner vers des produits plus chers, elle précise que “Conformément aux recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS) du Ministère de la Santé, les produits de l’agriculture biologique constituent donc un recours pour les consommateurs, notamment les plus sensibles aux effets de ces molécules : femmes enceintes, enfants et adolescents”.
Ce que l’UFC-Que choisir exige
Au vu de ces résultats, l’association saisit l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) “pour que celle-ci formule des propositions concrètes d’amélioration de la réglementation”.
Elle demande encore “l’élaboration de méthodologies officielles pour mieux identifier les composés cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques ou les perturbateurs endocriniens”; mais aussi, “L’interdiction immédiate de commercialisation et d’utilisation des molécules les plus à risques”.