Un environnement précaire réduirait le durée de vie de deux ans
Une large étude pointe du doigt les effets d'un environnement socio-économique précaire sur l'espérance de vie. Les personnes dans de telles conditions vivraient en moyenne 2 ans de moins.
La précarité n’est pas chose facile à vivre. Mais en plus des tracas et problèmes quotidiens qui en résultent, il s’avère qu’elle pourrait bien avoir un effet à long terme sur l’espérance de vie. D’après une étude publiée mercredi 1er février, les personnes vivant dans des conditions précaires voient leur durée de vie réduite de 2 ans en moyenne. Des répercussions presque aussi importantes que la sédentarité.
Des inégalités sociales et sanitaires ?
Les chercheurs présentent leur démarche dans la revue scientifique The Lancet. L’un des auteurs, le Pr Mika Kivimaki de l’University College de Londres explique : « Nous savons que l’éducation, le revenu et le travail affectent la santé mais peu d’études en ont évalué l’importance ». Partant de ce constat ils se sont intéressés à l’impact de conditions de vie précaires.
Pour leur dossier financé par la Commission européenne dans le cadre du projet sur le vieillissement Lifepath, ils ont passé au peigne fin un groupe de 48 études internationales effectuées dans plusieurs pays européens, en Australie et aux Etats-Unis. Les scientifique ont cherché à expliquer le lien entre les inégalités sociales et les inégalités en matière de santé, ainsi que les mécanismes biologiques qui en sont à l’origine.
L’impact des conditions précaires sur la longévité
Au final ils ont constaté que des conditions socio-économiques précaires, qui comprennent notamment le fait d’avoir un emploi peu qualifié, un revenu bas ou un faible niveau d’éducation, réduisent en moyenne la durée de vie de 2,1 années. A titre de comparaison la sédentarité est associée avec une perte de 2,4 ans, le diabète 3,9 ans et le tabac 4,8 ans.
Pour le chef du projet Lifepath, Paolo Vineis : « Le statut socio-économique a été important parce qu’il est un résumé d’une exposition, pendant toute une vie, à des conditions et des comportements dangereux ». Un mauvais environnement entrainerait des comportements à risque et de mauvaises influences. Les chercheurs notent cependant que des politiques locales, nationales ou internationales pourraient modifier ces conditions précaires et avoir un impact plus important en terme de santé et de durée de vie que les aides et mesures anti tabac ou les conseils diététiques.