France : 50% des antibiotiques sont prescrits inutilement
Malgré les nombreux messages mettant en garde sur les abus d’antibiotiques, la France reste le plus gros consommateur d’antibiotiques d’Europe, alors que 50% des prescriptions seraient totalement inutiles.
C’est durant la journée européenne d’information sur les antibiotiques, que l’ANSM (Agence national de la sécurité du médicament), l’agence Santé publique France et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement) ont fait part de leurs conclusions sur le sujet. Dans ce rapport, on peut lire que « Sur 10 ans, la consommation d’antibiotiques en ville s’inscrit à la hausse, mais il faut relever que la consommation en 2015 demeure à un niveau inférieur à celui observé au début des années 2000 ».
« les antibiotiques ne sont pas automatiques », sauf dans la réalité !
En prenant les consommations annuelles d’antibiotiques en ville, on note qu’en 2013 les français absorbaient en moyenne 28,9 doses pour 1000 personnes et par jour, contre 29,9 doses d’antibiotiques pour 1000 habitants en 2015. La consommation est donc en hausse malgré tous les messages visant précisément à réduire la consommation d’antibiotiques dans notre pays.
C’est en île de France, que la consommation est la plus forte avec plus de 32 doses pour 1000 habitants et par jour. D’après de nombreux experts, il s’agit d’une aberration française inquiétante, car près de 50 % des prescriptions sont jugées inutiles, ce qui génère des résistances aux antibiotiques.
La médecine de ville n’est d’ailleurs pas la seule concernée, puisqu’en 2015 les hôpitaux ont prescrit en moyenne 383 doses pour 1000 journées d’hospitalisation, faisant de la France, le 7ème pays consommant le plus d’antibiotiques en milieu hospitalier dans le monde. C’est d’ailleurs dans les hôpitaux que l’on retrouve le plus de bactéries résistantes, et les porteurs sains (personnels hospitaliers, visiteurs ou patients) peuvent dans certains cas propager ces dernières à l’extérieur. Preuve en est, la résistance aux céphalosporines chez la bactérie E.coli a été multipliée par quatre, en à peine 10 ans !
Les comportements des patients et des médecins doivent donc changer à l’avenir, en rationalisant mieux l’usage des antibiotiques. Le slogan : « les antibiotiques ne sont pas automatiques » doit continuer d’être prêché, si la France souhaite sortir de ce mauvais classement.