Grossesse : le risque de fausse couche est plus élevé pendant l’été
Des chercheurs américains estiment que ce facteur devrait être pris en considération par la communauté médicale.
La fausse couche correspond à un arrêt spontané de la grossesse avant la 22ème semaine d’aménorrhée, seuil de viabilité du fœtus. Elle est considérée comme précoce si elle se produit avant la 14ème semaine d’aménorrhée ou tardive si elle a lieu entre la 14ème et la 22ème semaine d’aménorrhée.
Des facteurs pouvant favoriser sa survenue sont déjà bien entendu connus, comme l’obésité, l’usage du tabac, la consommation d’alcool ou de drogues… Mais pour des chercheurs de la Boston University of Public Health, ce risque peut être plus important pendant les mois d’été.
Un risque particulièrement haut à la fin août
Entre 2013 et 2020, près de 12 200 femmes ont constitué la cohorte suivie par les chercheurs. La moitié d’entre elles (6 104) ont indiqué être tombées enceintes dans l’année qui a suivi leur inscription à cette étude.
Or, 1 femme sur 5 de cette moitié ont connu un arrêt spontané de grossesse. Les scientifiques ont relevé que « Ce risque était le plus élevé à la fin du mois d’août (…) Ce schéma saisonnier était évident presque exclusivement pour les fausses couches précoces, c’est-à-dire survenant à moins de 8 semaines depuis la date des dernières règles, et les associations étaient plus fortes chez les femmes vivant dans le Sud et le Midwest des États-Unis ». Dans les régions citées, les températures y sont plus élevées.
Comment expliquer cette augmentation du risque ?
Plus précisément, les femmes enceintes en Amérique du Nord avaient un risque 44 % plus élevé de fausse couche précoce. le risque de fausse couche au cours de n’importe quelle semaine de grossesse s’est avéré de 31% supérieur à la fin août en regard de la fin février.
Amelia Wesselink, responsable de l’étude et professeure d’épidémiologie, explique ce que ces résultats induisent : « Maintenant, nous devons approfondir cela pour comprendre quels types d’expositions sont les plus répandus en été, et lesquelles de ces expositions pourraient expliquer le risque accru de fausse couche ». Si l’environnement et/ou les les modes de vie propre à l’été sont évoqués pour expliquer ce risque accru, les chercheurs ne donnent pas plus de précisions.
Et ils reconnaissent les limites de leur étude, dont le manque d’informations qui aiderait à déterminer si ces évènements « ont été provoqués par des malformations de l’utérus, une anomalie de la cavité utérine ou par des anomalies génétiques (anomalies chromosomiques du couple, de l’embryon…) », nous rapporte le site femina.fr. Et ce n’est pas tout, puisque des échantillons d’urine quotidiens n’ont pas été prélevés pour tester la grossesse, certaines fausses couches précoces n’ont donc sans doute pas été enregistrées. Néanmoins, leur conclusion « comble une lacune dans les informations sur les tendances saisonnières des fausses couches ».