Hôpitaux de Paris et industrie : des risques de conflits d’intérêts
Martin Hirsch, directeur général des Hôpitaux de Paris, veut recadrer les médecins suite à une enquête qui révèle des risques de conflits d’intérêts importants avec l’industrie pharmaceutique.
Selon une enquête de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), une partie des médecins des Hôpitaux de Paris présente des risques de conflits d’intérêts. Ils auraient notamment des liens avec l’industrie pharmaceutique. Le directeur général des Hôpitaux de Paris Martin Hirsch souhaite mettre en place des mesures visant à limiter ces risques.
Martin Hirsh souhaite limiter les risques de conflits d’intérêts
Une enquête interne de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, publiée hier, démontre qu’il existe dans les Hôpitaux de Paris de gros risques de conflits d’intérêts, entre les médecins et l’industrie pharmaceutique. Ces conflits d’intérêts sont présents sous plusieurs formes.
« Il n’est pas question de couper toute relation avec les industriels, cela nuirait à la recherche et au progrès médical. Mais il faut clarifier certaines situations. Il faut que toute activité rémunérée au profit d’un industriel soit déclarée et bien soumise à autorisation préalable. Et éviter le lien de dépendance directe entre industriel et médecin » déclarait Martin Hirsch.
La formation continue est notamment montrée du doigt. En France, elle est financée à 98% par les laboratoires pharmaceutiques. Selon les responsables de l’enquête au sein de l’AP-HP, ce financement est à situer dans une « fourchette entre 300 millions et 600 millions d’euros« .
Les essais cliniques sont également visés par l’enquête. Avec des honoraires pour les médecins échappant à tout contrôle, ils leur permettraient même de doubler leur salaire en participant à la promotion du médicament qu’ils ont aidé à développer.
Des activités annexes qui devraient être contrôlées
Le rapport de l’AP-HP propose différentes solutions afin de clarifier les liens existants entre les médecins et les industriels. Par exemple, il demande aux professionnels de passer par une fondation afin de financer la recherche pour plus de transparence.
Une autre mesure préconisée par le rapport concerne les activités extérieures des médecins. Elles devraient être soumises à autorisation et ne devraient pas dépasser 10 heures par semaine.