Inédit en France : un cancer du sein reconnu maladie professionnelle
Pour les experts, "il existe un lien direct et essentiel entre le cancer du sein dont elle est victime et le travail effectué auparavant".
La décision a été prise par le tribunal au mois de janvier, mais Le Parisien l’a révélée il y a quelques jours.
Une ancienne infirmière de l’hôpital de Sarreguemines (Moselle), dont le cancer du sein a été diagnostiqué en 2009, a finalement vu la maladie reconnue comme maladie professionnelle.
Un lien déjà mis en évidence
Ainsi, c’est dans son cas un travail de nuit (873 gardes de nuit effectuées entre 1982 et 2009) et posté, qui a directement contribué à provoquer la maladie.
Ce lien, des chercheurs de l’Inserm l’avaient déjà relevé en 2012, avant qu’une étude de 2018 ne vienne à nouveau le confirmer. Les auteurs avaient pris comme base cinq études internationales ciblant des milliers de femmes avec renseignements sur leurs horaires de travail et ce, qu’elles fussent malades ou pas.
Lien entre travail de nuit/posté et cancer
Conclusion ?
Parmi les femmes non ménopausées, le travail de nuit (défini comme un travail d’au moins trois heures entre minuit et 5 h du matin) augmente de 26% le risque de cancer du sein.
Même constat du côté de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), qui a également passé au crible études épidémiologiques et méta-analyses pour un bilan sur le sujet, au printemps 2019 :
L’exposition au travail posté et/ou de nuit est associée à une augmentation statistiquement significative du risque de cancer du sein.
Un rythme circadien perturbé
Comment expliquer ce lien ? Rien de définitif à ce jour mais la théorie du rythme circadien perturbé tient la corde. En effet, quand l’organisme est soumis à une lumière artificielle la nuit, il se dérègle.
Avec ce dérèglement viennent potentiellement les troubles du sommeil et de l’humeur, le diabète, l’obésité, des maladies cardio-vasculaires ou « l’apparition d’autres cancers comme ceux de la prostate ».