Le cerveau préfère le monde des additions par rapport à celui des soustractions
Selon une nouvelle étude, notre cerveau aurait tendance à préférer les additions aux soustractions.
Depuis des années, vous entendez souvent parler de la tendance du “toujours plus”. Nos smartphones sont d’ailleurs un bon exemple. En effet, ces derniers sont toujours de plus en plus performants, disposent de plus de mémoire, de pixels affichés à l’écran, de mégapixels pour prendre des photos, sont plus légers… Récemment, des chercheurs de l’université de Virginie à Charlottesville ont décidé de mener des expérimentations sur ce phénomène. Publiée en avril dans la revue Nature, cette nouvelle étude souligne que le cerveau préfère favoriser l’ajout d’éléments plutôt que d’en enlever.
Ajouter au lieu d’enlever, une tendance innée pour le cerveau ?
« La plupart des gens supposent que la meilleure façon de gérer un problème est d’ajouter de nouvelles fonctionnalités, même si ce n’est pas la solution la plus rationnelle », souligne Benjamin Converse, de l’université de Virginie à Charlottesville. À travers plusieurs expériences, les chercheurs ont analysé la façon dont les individus se comportent afin de changer des objets des concepts ou des situations.
Par exemple, les chercheurs ont remarqué que pour améliorer une soupe, les participants ajoutaient en moyenne 2,85 ingrédients supplémentaires par rapport aux cinq de départ. Pour retoucher un texte, seuls 17 % des personnes enlevaient des mots plutôt que d’en rajouter. Lors de l’arrivée d’un nouveau recteur sollicitant des idées d’améliorations, seulement 11 % des personnes proposaient de se débarrasser de quelque chose. Une autre expérience consistait à donner des carrés avec des motifs colorés aux participants et de leur demander de rendre un motif symétrique en modifiant les éléments de la figure. Moins de la moitié (49 %) avaient ainsi enlevé des motifs pour faire la symétrie.
Suite à d’autres expérimentations, Benjamin Converse explique que « les idées additives viennent plus rapidement et facilement à l’esprit, alors que les idées soustractives nécessitent plus d’effort cognitif. Et comme les gens n’agissent souvent qu’à partir des premières idées qui leur viennent, ils finissent par accepter des solutions additives sans envisager la soustraction ». Gabrielle Adams, coauteur de l’étude souligne de son côté qu’« au fil du temps, notre habitude à l’addition s’installe et se renforce, ce qui fait que sur le long terme, nous manquons des opportunités pour traiter efficacement les problèmes. On en voit les résultats tous les jours à travers des emplois du temps surchargés, une complexification croissante des administrations ou une exploitation sans limite des ressources naturelles ».