L'étude aux conclusions prometteuses a été menée par des chercheurs de l'Université de Tours.
C’est dans la revue Molecular Psychiatry que les conclusions d’une étude sur le recours au gaz hilarant pour le traitement de la dépression ont été publiées.
Elle a été menée par Thomas Desmidt, psychiatre et chercheur à l’INSERM.
Trente femmes volontaires
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont pris appui sur un groupe de trente femmes âgées de 25 à 50 ans au sein du CHU de Tours.Une heure avant et une heure après administration de gaz hilarant, elles devaient passer une IRM.
Avec quel résultat ? Une diminution visible des symptômes dépressifs sur le cerveau des participantes. Les auteurs de l’étude concluent au fait que près de la moitié du groupe montrait « absence quasiment totale des symptômes dépressifs les semaines suivantes, voire plusieurs mois après pour certaines patientes ».
Dépression : Le fonctionnement des symptômes
À France 3, le spécialiste rappelle ce qui est déjà connu, à savoir comment marchent les symptômes dépressifs :
Le cerveau fonctionne sur le mode du réseau. Différentes parties s’activent de façon synchrone, pour les fonctions cognitives classiques chez une personne non-dépressive. Mais cette activation synchrone peut produire des symptômes de la dépression, comme les ruminations, la négativité, les idées noires…
Ici, en collaboration avec une équipe de l’Université de Pittsburgh aux Etats-Unis, les chercheurs ont été en mesure d’observer, après administration de gaz hilarant, le « soulagement d’une certaine hyperactivation de certaines zones du cerveau associées à des symptômes dépressifs ».
D’autres études en cours
Et tout va vite, puisque d’autres études sont déjà en cours au sein du CHU tourangeau. À leur terme, « d’ici deux ans », il souhaite ceci :
Si les résultats sont probants, on pourrait commencer à utiliser le gaz hilarant en soins courants dans quatre ou cinq ans.
L’autre grand avantage du gaz, ce sont ses effets rapides. Contrairement à ceux des antidépresseurs traditionnels, avec lesquels il faut parfois attendre des mois. Mais le spécialiste rappelle que sa vente sous forme pure pour un usage récréatif (protoxyde d’azote) est interdite à la vente aux mineurs. Ils peuvent avoir des effets sévères « au niveau pulmonaire à court terme, et neurologique à long terme ».