Les cas de puberté précoce chez les filles en hausse avec l’épidémie de Covid-19 ?

Photo d'illustration. Une fillette. Pixabay
Des études récentes font état d'une telle augmentation, laquelle aurait ainsi doublé, rapporte New Scientist.
Il y a quelques jours, la revue New Scientist s’est fait l’écho de l’observation née de plusieurs études récentes. Ainsi, elles suggèrent que le nombre de filles débutant leur puberté de manière précoce a plus que doublé depuis l’apparition du Covid-19. Et les spécialistes ne savent pas exactement pour quelle raison.
Une observation non isolée
Par exemple, une étude turque rapporte que ce sont 2 ou 3 patientes qui se présentent par semaine pour une puberté précoce, contre 1 ou 2 par mois. En Italie, aux États-Unis ou encore en Allemagne, un tel constat a été aussi observé.
Ainsi dans la dernière d’une série d’études, des chercheurs de l’université allemande de Bonn ont rapporté comment le nombre de filles diagnostiquées avec une puberté précoce dans un seul centre médical est resté constant entre 2015 et 2019, à moins de 10 cas par an. Un chiffre qui a atteint 23 en 2020, au début de la pandémie, et qui a encore augmenté pour atteindre 30 en 2021, d’après les résultats présentés le 17 septembre à l’occasion de la réunion 2022 de la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique.
Une tendance similaire aux États-Unis
karen Kelin, du Rady Children’s Hospital et de l’Université de Californie à San Diego rapporte quant à elle : “Dans l’année ayant précédé le Covid, 28 enfants ont commencé le traitement et pendant l’année de Covid, 64 enfants ont débuté le traitement”.
Dans l’étude allemande, l’apparition de la puberté avant la pandémie survenait à l’âge de 7,6 ans en moyenne, contre 6,8 ans parmi les personnes diagnostiquées pendant l’épidémie de Covid. Une analyse statistique suggère que cette découverte n’est pas le fruit du hasard.
Quelle explication avancer ?
Le virus serait-il en cause ? Peu probable, répondent les scientifiques car parmi ces cas, peu de fillettes avaient été testées positif à la maladie.
D’autres thèses sont privilégiées, comme un stress en hausse pendant cette période particulière. Ou encore, le temps passé devant les écrans tout comme les changements dans les cycles de sommeil liés à l’apprentissage à distance. L’exposition à la lumière bleue des téléphones portables a été reconnue comme facteur de risque de puberté précoce à l’adolescence et de perturbation de la fertilité à l’âge adulte.