Les hommes aussi voient leur horloge biologique s’enclencher à un certain âge

Image d'illustration. Gros plan d un homme bien soigné avec une barbe taillée avec précisionADN
Longtemps associée à la fertilité féminine, la notion d’horloge biologique concerne également les hommes. Des recherches récentes révèlent que la capacité reproductive masculine décline elle aussi avec l’âge, soulignant l’importance de ce facteur pour les futurs pères.
Tl;dr
- La qualité des ovules reste stable jusqu’à 42 ans.
- La qualité du sperme décline nettement avec l’âge.
- L’infertilité concerne hommes et femmes, pas seulement les femmes.
Réévaluation des idées reçues sur la fertilité
Les croyances populaires sur la fertilité féminine vacillent face à de récentes découvertes scientifiques. Pendant des décennies, le fameux « horloge biologique » a pesé sur les épaules des femmes, imposant l’idée selon laquelle leur réserve ovarienne et la qualité de leurs ovules s’effondreraient inexorablement dès la fin de la trentaine. Pourtant, une étude parue en 2025 dans la revue Science Advances, menée par une équipe de l’Penn State University, vient bouleverser ce récit bien ancré.
Mitochondries et stabilité inattendue chez les femmes
Contrairement aux idées reçues, les chercheurs ont constaté que le niveau de mutations dans l’ADN mitochondrial des ovocytes restait remarquablement stable entre 22 et 42 ans. Les mitochondries, ces « usines à énergie » cellulaires dotées de leur propre ADN, semblaient protégées du vieillissement observé dans d’autres cellules du corps. Tandis que les cellules sanguines ou salivaires accumulaient jusqu’à 24 fois plus d’erreurs génétiques avec l’âge, les ovocytes affichaient une constance surprenante.
Ce résultat suggère que le principal facteur expliquant le déclin de la fertilité féminine n’est pas là où on l’attendait : si certains risques comme la fausse couche ou la trisomie augmentent effectivement avec l’âge, ils sont davantage liés aux mutations de l’ADN nucléaire qu’à celles des mitochondries. La croyance selon laquelle la qualité des ovules se dégrade radicalement avec le temps mérite donc d’être nuancée.
L’horloge biologique masculine remise au centre
L’étude pointe également un renversement du regard sur la fertilité masculine. Là où le discours médical se concentrait traditionnellement sur les femmes – multipliant conseils et interventions comme la vitrification d’ovocytes – on découvre aujourd’hui que le sperme subit un vieillissement marqué. Au fil du temps, sa régénération entraîne une accumulation croissante d’anomalies génétiques. À partir d’un certain âge, ces mutations dans le sperme multiplient non seulement les risques pour la fertilité, mais aussi ceux de fausses couches ou encore de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant, dont certains cas d’autisme.
Conseils pratiques pour préserver sa fertilité
À lumière de ces nouveaux éléments, voici quelques recommandations incontournables :
- Suivi médical régulier chez le gynécologue pour les femmes et examens de fertilité pour les hommes mûrs.
- Hygiène de vie optimale : alimentation équilibrée, activité physique adaptée, tabac proscrit et consommation d’alcool modérée.
Un couple averti saura ainsi aborder son projet parental en tenant compte de deux horloges biologiques – pas seulement celle des femmes –, optimisant ainsi ses chances de réussite et limitant les complications potentielles.
