Les premiers contacts maternels auraient un impact sur l’empathie du bébé
L’empathie serait fortement impactée par les premiers contacts entre la mère et son bébé.
Le contact entre la mère et son bébé est très important. Une étude menée par des chercheurs israéliens pendant une vingtaine d’années vient d’ailleurs de prouver concrètement ce fait. Publiés dans la revue 6 avril dans la revue PNAS, les résultats de l’étude soulignent que le contact maternel après la naissance aurait des effets sur le fonctionnement du cerveau social pendant des années. Les enfants feraient notamment plus preuve d’empathie.
Les contacts maternels seraient fortement bénéfiques
« La proximité du corps de la mère a permis à la mère et aux nourrissons d’être plus en harmonie, plus en phase l’un avec l’autre tout au long des vingt années de leur développement », explique Ruth Feldman, professeure de neurosciences sociales du développement et autrice principale de l’étude. Elle ajoute que « cette synchronisation a à son tour sensibilisé le cerveau à être plus en mesure de faire preuve d’empathie avec les émotions des autres ».
Pour mener cette étude, les chercheurs ont analysé les nourrissons de la façon suivante. Trois groupes ont été suivis : les bébés nés à terme et en bonne santé, ayant eu facilement des contacts avec leur mère ; les prématurés ayant été incubés sans contact physique avec leur mère pendant au moins deux semaines ; les prématurés plus stables à qui on a demandé aux mères de garder le bébé peau à peau une heure par jour pendant au moins 14 jours consécutifs. Durant une période de 20 ans, les chercheurs se sont régulièrement entretenus avec les enfants ainsi que leurs familles.
Ruth Feldman souligne ainsi « Au fil du temps, les interactions sont devenues plus positives et une complicité s’est installée » chez les bébés ayant eu un contact physique durant les premiers jours après la naissance. Ils ont aussi remarqué que les zones du cerveau telles que l’amygdale (le centre d’identification des émotions) et l’insula (zone intégrant les signaux de son propre corps aux signaux de l’état émotionnel d’une personne) étaient beaucoup plus sensibles. La professeure explique ainsi « Ces deux domaines ont été sensibilisés par la synchronisation à vie pour mieux fonctionner, pour être mieux en mesure d’avoir de l’empathie avec les autres ».
Les chercheurs expliquent ensuite que les premières années de la vie des nourrissons sont très importantes, peu importe qu’ils aient été en contact durant les tout premiers jours de leur vie ou non, l’essentiel est que l’enfant ait « des parents aimants et réconfortants ». Outre le contact maternel, en effet, Ruth Feldman explique « Lorsque les pères sont engagés dans les soins aux nourrissons, il existe des voies qui rendraient les pères tout aussi bénéfiques pour le bébé ».