Les statines pourraient prolonger la vie des hommes atteints d’un cancer avancé de la prostate

Image d'illustration. Ruban bleu, symbole de la lutte contre les cancers du colon et de la prostate.ADN
Des recherches récentes suggèrent que les statines, souvent prescrites pour réduire le cholestérol, pourraient aussi prolonger la vie des hommes atteints d’un cancer de la prostate avancé, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques pour ces patients.
Tl;dr
- Statins prolong life in advanced prostate cancer cases.
- Increased heart risks observed with statin use.
- Bénéfices et risques doivent être évalués individuellement.
Des statines dans la lutte contre le cancer de la prostate ?
L’idée peut surprendre, mais l’usage des statines, ces médicaments principalement prescrits pour réduire le cholestérol, semble offrir un nouvel espoir aux hommes atteints d’un cancer de la prostate avancé. Une vaste analyse parue récemment dans l’European Medical Journal révèle que les patients recevant à la fois une thérapie hormonale standard, de l’apalutamide et des statines affichent une survie nettement supérieure à ceux privés de ce dernier traitement.
L’analyse détaillée des essais cliniques SPARTAN et TITAN
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont penchés sur les données de plus de 2 100 hommes issus des essais majeurs SPARTAN et TITAN. Ces études concernaient deux profils : d’une part, des cancers déjà métastasés mais sensibles à l’hormonothérapie ; d’autre part, des cancers résistants à la castration sans métastase. Tous bénéficiaient du protocole habituel auquel certains ajoutaient l’apalutamide, un médicament capable d’entraver l’action des hormones masculines favorisant la progression tumorale. L’équipe a ensuite comparé les parcours des patients sous statines – initiées avant ou pendant le traitement – avec ceux qui n’en prenaient pas.
Bénéfices tangibles… mais vigilance cardiaque nécessaire
Les résultats interpellent : dans l’essai TITAN, le taux de survie à trois ans s’élève de 14 % chez les utilisateurs de statines ; dans SPARTAN, il grimpe de 8 %. Il apparaît ainsi que le recours aux statines pourrait prolonger la vie en présence d’apalutamide, mais pas pour tous. Les groupes placebo n’ont en effet pas bénéficié du même avantage. Toutefois, ce gain n’est pas sans contrepartie. Les spécialistes pointent une hausse notable des complications cardiaques sévères (niveau 3 ou plus) chez ces patients, surtout si une pathologie cardiovasculaire préexistait déjà.
Parmi les mécanismes envisagés pour expliquer cet effet positif :
- Diminution de l’inflammation systémique ;
- Ralentissement du développement tumoral ;
- Sensibilisation accrue aux traitements hormonaux.
L’individualisation au cœur du suivi médical
Faut-il alors généraliser les statines chez tous les hommes atteints d’un cancer avancé de la prostate ? La prudence reste de mise. Les experts insistent sur une évaluation personnalisée : antécédents cardiaques, taux de cholestérol, âge – autant de critères déterminants avant toute prescription. Selon eux, un suivi rigoureux du cœur comme du cancer s’impose dès lors que les statines entrent en jeu.
Si cette piste thérapeutique ouvre une voie prometteuse pour certains patients américains concernés par un double enjeu — survie prolongée et risques cardiovasculaires — elle appelle aussi à ne jamais perdre de vue la singularité de chaque situation médicale.
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