Un médecin alerte sur un signe discret pouvant précéder une crise cardiaque de plusieurs jours

Image d'illustration. Un problème cardiaque ?ADN
Un médecin met en lumière un symptôme discret pouvant survenir plusieurs jours avant une crise cardiaque. Reconnaître ce signe précurseur, souvent ignoré, permettrait d’agir plus tôt face à l’imminence d’un infarctus et de sauver des vies.
Tl;dr
- L’orthopnée signale souvent une faiblesse cardiaque silencieuse.
- 92 % ignorent ce symptôme avant une crise cardiaque.
- Ne jamais négliger l’essoufflement en position allongée.
Un signal d’alerte méconnu du cœur
En matière de santé cardiaque, certains signes sont criants, d’autres infiniment plus discrets. L’orthopnée, soit la difficulté à respirer en position allongée, s’invite dans la seconde catégorie. Ce symptôme, pourtant très fréquent chez les patients victimes d’un infarctus, demeure mal compris et trop souvent banalisé. D’après le chirurgien orthopédique et du sport Dr Obaidur Rahman, « presque tous ceux qui font un infarctus ressentent ce signal avant la crise ». Étonnamment, il précise que 92 % des personnes concernées passent à côté de cet avertissement.
Mécanismes invisibles et erreurs d’interprétation
Pourquoi l’orthopnée se manifeste-t-elle ? Lorsque le cœur faiblit, il n’assure plus efficacement sa fonction de pompe ; le sang stagne alors dans les poumons. Allongé, privé de l’aide de la gravité, l’organisme se retrouve rapidement à court d’air. Malheureusement, beaucoup confondent cette sensation avec de l’anxiété ou une mauvaise digestion. Or, selon la US National Library of Medicine, ce phénomène trahit souvent une insuffisance cardiaque gauche : la pression augmente dans la circulation pulmonaire jusqu’à gêner sérieusement l’oxygénation du sang.
Certains détails doivent alerter :
- L’obligation d’utiliser plusieurs oreillers pour dormir.
- Des réveils nocturnes en suffoquant.
- L’essoufflement sans effort particulier.
Données cliniques et dangers ignorés
Les recherches cardiologiques ne laissent aucune place au doute : orthopnée rime presque toujours avec un risque cardiovasculaire accru. Une étude relayée par Circulation a révélé que les patients dont l’essoufflement persiste voient leur récupération cardiaque compromise et subissent davantage d’hospitalisations. Un travail récent dans le Journal of the American College of Cardiology: Heart Failure confirme même que ce symptôme prédit un taux élevé de complications graves — hospitalisation ou décès — indépendamment des autres facteurs.
Pourtant, même parmi les jeunes adultes soumis à un mode de vie effréné ou stressant — nuits courtes, excès de caféine — on continue trop fréquemment à sous-estimer ces alertes.
Agir plutôt qu’attendre : écouter son souffle
Ce n’est pas seulement un détail anodin : l’orthopnée doit inciter à consulter sans tarder. Comme le rappelle une revue publiée dans Chest en 2021, ignorer ce trouble retarde le diagnostic et aggrave le pronostic du patient. Le message du Dr Rahman, limpide mais essentiel : « C’est votre corps qui vous supplie d’écouter ». En définitive, aucun impératif professionnel ou familial ne mérite de faire passer son oxygène au second plan.
