Naissance : l’importance de la première respiration du bébé
La première respiration du bébé à sa naissance est plus importante qu’on ne le croyait. C’est ce que nous montre une nouvelle étude américaine.
À sa naissance, le nourrisson est confronté à un tout nouvel élément : l’oxygène. Lors de sa première respiration, les poumons s’ouvrent, et ce petit être pleure. Des chercheurs américains se sont penchés sur cette fameuse première respiration, et ont découvert l’existence d’un gène qui contrôle la respiration autonome.
Le réflexe respiratoire, qu’est-ce que c’est ?
Lorsque nous respirons, nous n’avons plus besoin d’y penser, c’est devenu un réflexe. Mais ce réflexe respiratoire est assuré par plusieurs types de neurones, qui se trouvent dans le noyau rétro-trapézoïde, dans le tronc cérébral.
Ainsi, ils contrôle la pression :
- artérielle en CO2 ;
- en hydrogène.
Appelé chémoréflexe respiratoire centrale au CO2, c’est ce qui génère le rythme respiratoire.
Une maladie génétique rare, le syndrome d’Ondine, est responsable d’une anomalie dans la respiration autonome. En effet, l’un des gènes du noyau rétro-trapézoïde, mute et provoque une trop faible ventilation des alvéoles pulmonaires.
C’est pourquoi, des chercheurs américains ont voulu connaître l’implication d’un autre gène présent dans le tronc cérébral.
Le gène Pacap
À l’aide de souris, les scientifiques se sont intéressés au gène Pacap.
Ce gène semble avoir un rôle primordial, dès la toute première respiration du nourrisson. En effet, sans le gène Pacap, la respiration est troublée. D’ailleurs, les souris qui ne disposaient pas de ce gène ont présenté des symptômes de la mort subite du nourrisson.
En effet, le gène Pacap code pour un neuropeptide, du même nom, qui se situe sur le chromosome 18.
En alternant ce gène, les chercheurs américains se sont rendus compte que les petites souris, venant de naître, avaient :
- 4 fois plus de risque de faire des apnées que les autres ;
- 3 fois plus d’apnées lorsque la température ambiante atteint les 30 °C ;
- leur chémoréflexe respiratoire centre au CO2 diminué d’environ 50 %.
Enfin, l’étude met en évidence un autre point. Lorsque le gène Pacap est absent ou alterné, cela a des conséquences sur le récepteur, PAC1. Celui-ci se trouve diminué, car ce n’est plus que 5 % des neurones du noyau rétro-trapézoïde qui exprime PAC1.
C’est un pas de plus vers la compréhension de la mort subite du nourrisson, dont les origines sont encore floues.
Le gène Pacap semble donc avoir un grand rôle dans notre système respiratoire. S’il dysfonctionne, ce n’est pas pour autant létal pour les souriceaux, mais cela augmente le risque de mort subite.
Ce serait la même chose chez les nouveau-nés : une altération du gène Pacap entraîne un risque important de mort subite du nourrisson, d’autant plus lorsqu’il est couplé à des facteurs environnementaux, comme la température ambiante.