Nouveau traitement du cancer de la prostate : les ultrasons sont concluants
Une étude promue par l'Association française d'urologie (AFU) montre que l'utilisation d'ultrasons peut s'avérer efficace pour traiter certains cas de cancer de la prostate.
Souvent un examen et une nouvelle redoutés pour les hommes qui approchent de leurs 50 ans quand la prostate fait des siennes. Le cancer de la prostate touche 58.000 hommes par ans et en tue 8.000. Si des travaux avançaient qu’une simple surveillance active suffit dans la plupart des cas, pour les autres la solution restait un traitement local ou une chirurgie agressive qui n’est pas exempte d’effets secondaires. Aujourd’hui une troisième option moins invasive fait son apparition avec l’utilisation d’ultrasons pour traiter les tumeurs.
Un traitement moins lourd
Une étude publiée dans l’European Urology et promue par l’Association française d’urologie (AFU) met en avant les bénéfices du traitement par ultrasons. Il s’agit d’envoyer des ultrasons concentrés à haute-densité via une sonde endos-rectale pour brûler les tissus cancéreux via la chaleur engendrée. Cette technique permet d’éviter les cicatrices et d’endommager les tissus sains alentours dans le cas de petites tumeurs.
Le professeur Sébastien Crouzet, urologue au CHU de Lyon vante les mérites de l’opération : « Ça dure entre 20 minutes et 1h30 selon le volume [de cellules] que l’on doit traiter. On n’endort que le bas du corps avec une rachi-anesthésie. Donc en moins d’une heure et demie, le patient est débarrassé de sa tumeur et il peut tout à fait rentrer chez lui le soir-même. Et il a ensuite des séquelles bien diminuées par rapport au traitement standard ».
Des résultats encourageants
Sur un échantillon de 111 patients traités, le taux de survie à deux ans est de 89% sans traitement radical, ce qui est encourageant. De même les effets secondaires, qui dissuadent bien des patients, sont réduits. Environ 97% des malades ne souffraient pas d’incontinence urinaire après l’opération et 22% seulement souffraient de troubles érectiles, contre la moitié dans le cas d’une chirurgie standard.
Cette technique est applicable aux patients à faible ou moyen risque qui présentent un cancer localisé de la prostate, soit 20% des patients environ. L’AFU a tenu à souligner que son étude réalisée dans dix centres hospitaliers français était indépendante, même si elle était présentée dans les locaux de la société EDAP TMS, spécialisée dans l’utilisation des ultrasons en urologie, qui fabrique les équipements utilisés.