Obésité : comprendre et prévenir la maladie
De plus en plus présente, comment comprendre cette condition physique et prévenir les maladies qui peuvent affecter les personnes en surpoids ?
Devant le fléau du surpoids et de l’obésité, des programmes de santé nationaux veulent faire changer les comportements.
Une maladie qui fait toujours plus de victimes
L’obésité, soit l’accumulation excessive de graisse corporelle, est en croissance stable en France. Selon une étude menée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) et l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM), un français sur deux est en surcharge pondérale, tandis qu’un français sur six est obèse. Les hommes souffrent moins de surpoids que les femmes, avec respectivement 41 % et 25,3 % en métropole. Quant à l’obésité, 15,8 % des hommes et 15,6 % des femmes en souffrent. Selon l’INSERM et la CPAM, tous les français ne sont pas touchés également : selon le milieu social et l’âge, de grandes différences apparaissent, d’autant plus que ces divergences tendent à persister sur la durée : une habitude alimentaire, une fois ancrée, est difficile à déloger. Les seniors (au-delà de 60 ans) sont ainsi plus touchés que les autres français : les hommes sont plus de 20 % à être obèse quand 18,8 % des femmes sont également concernées.
Le surpoids est défini par un IMC (indice de masse corporelle) compris entre 25,0 et 29,9 kg/m² tandis que l’obésité est définie par un IMC égal ou supérieur à 30,0 kg/m². L’obésité est en croissance constante stable et pose de grands risques à la santé, et les personnes obèses ont très souvent recours à des chirurgies pour améliorer leur état de santé : entre 2006 et 2014, ce sont ainsi environ 240 000 personnes qui sont passées sous le bistouri, tandis que pour la seule année 2016, ce ne sont pas moins de 50 000 opérations qui ont été réalisées.
Les dangers de l’obésité
Les personnes en situation de surpoids et d’obésité présentent un risque plus élevé de développer des maladies cardiovasculaires, raisons pour lesquelles ils passent sur la table d’opération. Ils présentent ainsi un risque de développer une hypertension artérielle, un taux anormalement élevé de graisses (cholestérol et/ou triglycérides) dans le sang, une maladie coronaire ou angine de poitrine, un infarctus du myocarde, une insuffisance cardiaque, un accident vasculaire cérébral, une artérite des membres inférieurs. Si l’une de ces pathologies apparaît en raison de la prise de poids, il convient de consulter vite un médecin qui vous soignera et vous recommandera un nutritionniste. Pour le déplacement sanitaire, vous pouvez faire appel à un taxi conventionné cpam.
Les personnes en surpoids courent le risque de développer des maladies métaboliques (diabète de type 2, ou diabète “gras”, stéatose du foie ou « foie gras »), goutte (atteintes articulaires dues à des dépôts d’acide urique), reflux gastro-œsophagien, calculs dans la vésicule biliaire, problèmes articulaires (arthrose du genou et de la hanche), fuites urinaires et une incontinence urinaire, transpiration excessive, apnées du sommeil et, pour les femmes, syndrome des ovaires polykystiques et diabète de grossesse.
Il faut également mentionner le risque plus élevé qu’ont les personnes obèses et en surpoids de développer des cancers : cancers de l’appareil digestif (œsophage, pancréas, côlon et du rectum, vésicule biliaire, foie), cancer de l’appareil urogénital (rein, prostate) et chez les femmes cancer du sein (après la ménopause), de l’endomètre et de l’ovaire.
Outre les dangers physiques, l’obésité et le surpoids peuvent être difficiles à assumer, l’apparence physique étant stigmatisée, aussi des problèmes psychologiques peuvent se développer (dépression, estime de soi en baisse). En outre, les personnes en surpoids et obèses peuvent être victimes de discrimination arbitraire basée sur l’apparence.
Des progrès récents
Malgré ce bilan inquiétant, il y a du mieux en France. Le PNNS (Programme national nutrition santé) lancé en 2001 par l’AFSSA (l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, devenue Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait pour but de changer les comportements alimentaires. Les prescriptions comptent ainsi des aliments à limiter (viande rouge à hauteur de 500 grammes par semaine maximum ; charcuterie ; produits et boissons sucrées ; matières grasses ; sel) et d’autres à privilégier (fruits et légumes, légumineuses, céréales complètes ou peu raffinées, poisson et fruit de mer). Le site mangerbouger.fr, qui recommande de joindre à une alimentation saine une activité sportive, fait également partie de ces initiatives destinées à préserver ou améliorer la santé des français. Car le surpoids et l’obésité sont des conditions physiques réversibles, de sorte qu’il est possible de prévenir l’ensemble des pathologies citées plus haut (cancers, diabète, maladies cardiovasculaires, arthrose).
En France, si l’obésité continue d’augmenter, les enquêtes Santé de l’INSEE, d’Obepi et d’Eurostat relèvent que l’augmentation moyenne annuelle (depuis 1997) est en baisse : mesurée à 5,39 % en 2000, elle est passée à 4,70 % en 2006, 4,11 % en 2012 et 3,34 % en 2016. Les enquêtes épidémiologiques nationales sur le surpoids et l’obésité de Roche Obepi relèvent ainsi que l’obésité n’augmente plus qu’à un rythme de 0,5 % par an depuis 2012, contre une augmentation annuelle de 5 % en 2003. De quoi garder espoir.