Ozempic et Wegovy : Un lien avec une maladie rare causant la cécité d’un œil ?
Il semblerait qu'il y ait un lien entre le sémaglutide, un médicament, et une rare maladie oculaire, selon certains chercheurs. Toutefois, des investigations approfondies sont nécessaires pour confirmer que ce médicament est bel et bien la cause de ce problème. Quels seront les prochains pas de cette recherche ?
Tl;dr
- Une étude lie les médicaments Wegovy et Ozempic à un risque accru de cécité.
- Le risque est associé à une maladie oculaire rare mais incurable.
- Les patients diabétiques et obèses sont particulièrement exposés à ce risque.
- La recherche recommande des discussions avec les patients sur ces risques potentiels.
Un danger potentiel
D’après une récente étude parue dans JAMA Ophthalmology, les médicaments pour la perte de poids et le diabète, Wegovy et Ozempic, pourraient causer un risque accru de cécité unilatérale.
Cette cécité serait due à la neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NAION), une maladie oculaire rare qui ne peut être ni soignée ni traitée.
Qui sont les plus exposés ?
Le sémaglutide, commercialisé sous les noms de Wegovy et d’Ozempic, semble présenter des risques particuliers pour certaines catégories de patients. Les patients diabétiques ayant été prescrits du sémaglutide sont quatre fois plus susceptibles de développer une NAION.
Quant aux patients obèses ou en surpoids, ils sont plus de sept fois plus susceptibles de contracter cette maladie oculaire rare.
Published in @JAMAOphth:
Semaglutide, taken for diabetes or obesity, was associated with non-arteritic anterior ischemic optic neuropathy (NAION).
Further study would be needed to clarify if this drug causes NAION associated with visual loss.https://t.co/mT9PVyEoRO pic.twitter.com/L3bDzVC2Dy
— JAMA (@JAMA_current) July 4, 2024
Des médicaments très utilisés
Ces médicaments, largement utilisés dans les pays industrialisés, ont certes apporté de nombreux bénéfices sur beaucoup de fronts. Cependant, le Dr Joseph Rizzo, l’un des auteurs de l’étude, préconise d’inclure la NAION comme risque potentiel dans les futures discussions entre un patient et son médecin.
Une invitation à approfondir les recherches
Les résultats de cette étude sont significatifs mais provisoires. Un « lien potentiel » existe bel et bien, mais l’équipe de recherche reste prudente et insiste sur le besoin d’une investigation plus approfondie. Ainsi, le Dr Andrew Lee, porte-parole clinique de l’Académie américaine d’ophtalmologie, rappelle que bien que le diabète soit un facteur de risque connu pour la NAION, « d’autres recherches sont nécessaires pour vérifier l’hypothèse ».
En dépit des débats en cours, le sémaglutide continue à gagner en popularité. En conséquence, l’Union européenne fait face à une pénurie d’Ozempic. L’Agence européenne des médicaments a récemment exhorté les médecins à ne pas le prescrire uniquement à des « fins esthétiques » et à mettre en garde contre les médicaments contrefaits.