De courte durée, cette opération de stérilisation masculine a concerné 9 240 personnes en 2018. Y avoir recours est de moins en moins tabou.
La vasectomie est une opération chirurgicale consistant à la ligature des deux canaux déférents (canaux permettant aux spermatozoïdes de sortir de chacun des testicules et de rejoindre la prostate). Le but est d’empêcher les spermatozoïdes de se mélanger au liquide spermatique et donc d’empêcher une grossesse.
L’éjaculat ne contiendra alors que 2 à 3 % de spermatozoïdes, lesquels seront mélangés avec les vésicules séminales – toujours effectives après la vasectomie – et qui produisent la plus grande partie du liquide produit. Il s’agit de la seule méthode de stérilisation masculine.
La technique
Le chirurgien va pratiquer une petite incision de la peau du scrotum (les bourses). Elle est pratiquée en structure de chirurgie ambulatoire sous anesthésie locale voire générale selon les cas. Les complications sont rares et sont celles-ci :
- des saignements (hématomes) ou une infection (environ 1%des cas),
- un malaise aux testicules (épididymite congestive) pouvant se produire quelques semaines après l’opération et qui dure habituellement quelques jours (5%),
- un nodule cicatriciel douloureux sur le canal (1%)
- une douleur chronique, très rare (environ 0,1%).
Après vasectomie, le passage des spermatozoïdes vers la verge est impossible. Le sperme est dépourvu de spermatozoïdes, d’où le terme d’azoospermie.
Cette azoospermie n’est considérée acquise qu’après deux à quatre mois et plus ou moins 20 éjaculations environ. Pendant ce laps de temps, qui précède une efficacité maximale, le recours à une contraception complémentaire est indispensable. Un spermogramme (à la base, servant à évaluer la vitalité, la forme, la mobilité ainsi que le nombre de spermatozoïdes présents dans le sperme ) permettra d’en vérifier l’absence.
La vasectomie est-elle réversible ?
La vasectomie est permanente et irréversible. Si elle ne modifie en rien la qualité de la vie sexuelle en termes d’érection, d’éjaculation et de plaisir ressenti, elle ne protège cependant pas contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
Les Britanniques, champions du monde
En 2018, 9 240 hommes avaient eu recours en France à cette méthode de stérilisation définitive, contre 1 880 en 2010. Elle est autorisée depuis 2001 du moment que la personne qui la subit est pleinement conscience de ce que cela entraîne.
Si cette stérilisation connaît une hausse importante en France, sans toutefois pouvoir parler de popularité, les champions du monde sont les Britanniques qui sont près de 20% à y avoir eu recours.
Vasectomie sans bistouri
La vasectomie sans scalpel est une technique développée en Chine. Elle consiste à amener le canal déférent sous la peau à l’aide d’une pince spécifiquement développée pour cette chirurgie sous anesthésie locale. Ici, le risque d’hématome est réduit.