Restauration rapide : une étude alerte sur les « apports nutritionnels dégradés »
La consommation en restauration rapide ne cesse d’augmenter. L’ANSES vient de dresser un bilan de la situation en France.
Depuis des années, la restauration rapide prend du terrain dans le régime alimentaire des Français. De plus en plus présents dans notre pays, ces établissements sont d’autant plus accessibles grâce au déploiement des services de livraison en ligne. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation vient d’ailleurs de dresser un état des lieux à propos de la consommation alimentaire des Français hors de leur foyer. Le rapport alerte notamment sur le risque d’avoir des « apports nutritionnels dégradés » chez les consommateurs réguliers.
La restauration rapide représente 5% des apports alimentaires des adultes
D’après une nouvelle étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, un bilan des consommations alimentaires hors domicile a été établi grâce aux données de l’étude INCA3, menée en France métropolitaine entre 2014 et 2015. L’ANSES constate ainsi que 83% des enfants âgés entre 3 et 17 ans, mais aussi 80% des adultes consomment un ou plusieurs repas hors de leur domicile chaque semaine. 5% des apports alimentaires des adultes sont d’ailleurs de la restauration rapide. Selon le même rapport, on apprend que 55% des adultes actifs et des étudiants fréquentent au moins une fois par mois ce type d’établissement et 20% plus d’une fois par semaine. L’agence souligne ainsi que la fréquentation a doublé entre 2006 et 2014.
Des « apports nutritionnels dégradés »
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation pointe du doigt dans son rapport la consommation en restauration rapide des « groupes d’aliments comme les sandwiches, pizzas, tartes, et les boissons rafraîchissantes sans alcool sont consommés en quantités importantes. Ils constituent ainsi les premiers contributeurs à la totalité de leurs apports nutritionnels ». Carine Dubuisson, l’une des coordinatrices de l’étude explique que « ce n’est pas tellement la quantité des nutriments qui va être différente, mais leur nature ». En effet, les apports nutritionnels de ce type d’alimentation sont le problème. Le sucre des fruits est remplacé par les boissons sucrées, les lipides proviennent quant à eux de produits transformés…
L’ensemble des produits généralement consommés dans ce type d’établissement va ainsi à l’encontre des recommandations de l’agence sanitaire. Cette dernière recommandait en effet en 2019 aux Français de consommer moins de boissons sucrées, de viande, d’aliments gras, sucrés, salés et ultra-transformés, mais de privilégier les fruits, les légumes et les légumes secs. L’ANSES explique par la suite que « l’objectif du rapport n’est pas de stigmatiser la restauration rapide, mais de faire le constat de ce qui est consommé », et surtout de proposer des pistes d’amélioration comme l’élargissement des offres ou un travail sur la taille des portions ainsi que les recettes.