Sida : résultats “prometteurs” d’un vaccin à ARN messager

Photo d'illustration. Un laboratoire. Pixabay
Ces résultats, obtenus chez les animaux, devront encore être démontrés chez l'homme.
Jeudi 9 décembre, la revue Nature a publié les premiers résultats “prometteurs” d’un vaccin à ARN messager contre le Sida. Alors qu’il est encore au stade expérimental, ces résultats ont été obtenus chez des souris puis des macaques.
“Malgré quasiment quatre décennies d’efforts de la communauté scientifique mondiale, un vaccin efficace pour prévenir le VIH reste un objectif insaisissable”, a indiqué dans un communiqué l’immunologue Anthony Fauci, coauteur de l’étude et qui se trouve être le conseiller de la Maison Blanche sur la crise sanitaire Covid. Cependant, est-il encore indiqué, “ce vaccin expérimental à ARN messager combine plusieurs caractéristiques qui pourraient surmonter les défaillances d’autres vaccins expérimentaux contre le VIH, et représente ainsi une approche prometteuse”.
Un risque d’exposition au virus réduit de 79%
C’est d’abord sur des souris que le vaccin a été testé, avant de l’être sur des macaques rhésus. Ces ont reçu de multiples doses de rappel sur toute une année. Le produit, pourtant administré à des doses importantes, a été bien toléré et n’a conduit qu’à des effets secondaires modérés, comme une perte temporaire d’appétit.
A la 58e semaine, les macaques avaient tous développé des niveaux d’anticorps détectables. Le risque d’infection par exposition au virus a été diminué de 79%, ont estimé les chercheurs.
Des travaux menés avec Moderna
Et dès la 60e semaine, les macaques ont été exposés chaque semaine au virus, via la muqueuse rectale. Ne pouvant être infectés par le VIH-1 qui concerne les humains, c’est le VIH simien (SHIV) qui a été utilisé par les scientifiques. Treize semaines plus tard, seuls deux des sept macaques immunisés ne se trouvaient pas infectés.
Mais tandis que d’autres macaques non vaccinés ont développé la maladie, ceux immunisés ont en moyenne mis huit semaines. Les auteurs précisent que “Ce niveau de réduction de risque pourrait avoir un impact significatif sur la transmission virale”.
Les scientifiques de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses (NIAD) des Etats-Unis ont mené ces travaux avec des chercheurs de Moderna, la société à l’origine de l’un des deux vaccins à ARNm destinés à la lutte contre le Covid-19.
Le fonctionnement du vaccin
Comme pour cette infection, le vaccin fonctionne ici en délivrant des instructions génétiques à l’organisme, provoquant la création de deux protéines caractéristiques du virus.
Cees protéines forment ensuite des particules pseudovirales (VLP en anglais) qui imitent une infection dans le but de provoquer une réponse immunitaire. Cependant, les chercheurs indiquent que les niveaux d’anticorps étaient assez bas et qu’un vaccin nécessitant beaucoup d’injections serait difficile à employer pour l’Homme. Avant un test humain, ils veulent donc améliorer la qualité et la quantité de VLP.