“Steak”, “lardon” végétal : Les termes liés à la viande pour des produits végétaux bientôt interdits

Photo d'illustration. Des brochettes végétales. Pixabay
Les filières animales se félicitent de ce texte qui entrera en vigueur le 1 er octobre 2022.
“Saucisse” végétale, “lardons” vegans… Un décret paru au Journal Officiel il y a quelques jours stipule que certains produits à base de protéines végétales ne pourront plus être appelés selon des termes liés à la viande. Il est précisé qu’“Il ne sera pas possible d’utiliser la terminologie propre aux secteurs traditionnellement associés à la viande et au poisson pour désigner des produits n’appartenant pas au règne animal”.
S’il entre en vigueur en octobre prochain, les aliments étiquetés ou fabriqués avant le 1er pourront être commercialisés jusqu’au 31 décembre 2023.
Une décision qui ravit les filières animales
Jean-François Guihard, président d’Interbev, l’association interprofessionnelle du bétail et des viandes, salue un texte “attendu depuis plusieurs années” et qui traduit “une étape essentielle en faveur de la transparence de l’information au consommateur ainsi que de la préservation de nos produits et savoir-faire”.
Pour autant, si toutes les organisations majeures des filières animales se félicitent de l’entrée en vigueur prochaine de cette interdiction, elles demandent au gouvernement de “porter le dossier à Bruxelles afin d’élargir le périmètre d’application à tous les produits, quelle que soit leur origine”.
Car il stipule que les produits “légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l’Union européenne ou en Turquie, ou légalement fabriqués dans un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen, ne sont pas soumis aux exigences du présent décret”.
La position “conservatrice” de la France
En revanche, l’Observatoire national de l’alimentation végétale (Onav) regrette pour sa part que ce texte “place la France dans une position conservatrice, à contre-courant des enjeux actuels et de la politique européenne sur ces questions”.
Sur son site, il souligne encore que le décret “s’inscrit dans une logique de protection étendue des intérêts économiques de la filière viande. Alors que des experts du climat, des professionnels de santé et des associations de consommateurs appellent aujourd’hui à mieux encadrer la commercialisation et la promotion des aliments les moins durables et à promouvoir des options plus saines, il risque d’entraver et de retarder le développement de la filière végétale en France ainsi que la transition vers des alimentations plus saines et durables à plus forte composante végétale”.
(2/3) Ce décret s’inscrit dans une logique de protection des intérêts économiques de la filière viande.
Alors que des experts du climat, des professionnels de santé et des associations de consommateurs appellent aujourd’hui à mieux encadrer la commercialisation et la promotion
— ONAV (@Obsvegetal) June 30, 2022