Tattoos et piercings : quel impact sur le risque d’hépatite selon la recherche scientifique ?

Image d'illustration. Gros plan de tatouages temporaires colorésADN
Les tatouages et piercings suscitent des interrogations quant à leur impact sur la santé du foie, notamment en lien avec le risque d’hépatite. De récentes études scientifiques se penchent sur cette possible corrélation et ses implications sanitaires.
Tl;dr
- Risques d’hépatite accrus avec tatouages et piercings.
- Aiguille et matériel non stériles : danger principal.
- Privilégier studios certifiés et hygiène stricte.
Un engouement mondial, mais à quel prix ?
Difficile de passer à côté du phénomène : les tatouages et les piercings séduisent toutes les générations. Désormais, exprimer sa personnalité ou célébrer son corps n’est plus l’apanage d’une minorité rebelle. De New York à Mumbai, le stylet du tatoueur et la pince du perceur sont devenus des instruments presque banals d’affirmation de soi. Pourtant, derrière cette démocratisation, se cachent de réels enjeux sanitaires que nombre d’experts tiennent à rappeler.
L’hépatite en embuscade
Bien au-delà de l’aspect esthétique, la pratique comporte des dangers parfois sous-estimés, en particulier le risque de contracter une hépatite virale. Cette infection, qui provoque une inflammation du foie, peut s’avérer grave, surtout dans ses formes B et C. Selon le Dr Akhil Deshmukh, hépatologue à l’hôpital Aster Whitefield Hospital, « les virus de l’hépatite se transmettent par le sang contaminé – aiguilles sales, encres ou matériel non stérilisés suffisent à propager la maladie ». Le risque grimpe notamment lorsque l’aiguille n’est pas neuve ou que les pots d’encre servent à plusieurs clients sans précaution.
Le cas des piercings n’est guère plus rassurant : ici, la taille de l’aiguille utilisée augmente mécaniquement l’exposition au sang. Si le bijou inséré après le geste a déjà appartenu à quelqu’un d’autre ou si la procédure se déroule dans un environnement douteux — un stand improvisé en bord de route par exemple — la menace devient palpable.
Ce que dit la recherche scientifique
La communauté médicale ne cesse d’alerter sur ce point. D’après une étude publiée par la National Library of Medicine, la transmission du virus de l’hépatite C via tatouage est aujourd’hui bien documentée. Plus frappant encore : selon le Journal of Infection and Public Health, l’hépatite demeure « l’infection la mieux documentée transmise par le tatouage au XXe siècle ». Les données révèlent également que jusqu’à 80 % des adultes touchés par le virus C deviennent porteurs chroniques, exposant ainsi leur santé sur le long terme.
S’organiser pour limiter les risques
Quelques gestes s’imposent pour profiter sereinement de ces pratiques :
- Choisir un studio certifié, garantissant propreté et stérilisation du matériel.
- S’assurer que chaque aiguille est neuve et emballée individuellement.
- Vérifier que l’artiste porte des gants tout au long de la procédure.
Pour les personnes souffrant déjà de pathologies hépatiques ou dont le système immunitaire est fragile, consulter un spécialiste demeure recommandé avant toute démarche.
Si tatouages et piercings sont synonymes de liberté et d’auto-affirmation pour beaucoup, ils n’en demeurent pas moins des actes médicaux en puissance : prudence et information doivent rester de mise.
