Essai Thérapeutique de Biotrial : témoignage d’un rescapé en colère
Stéphane Schubhan est un des rescapés de l’essai thérapeutique qui avait fait un mort à Rennes au mois de janvier. Il est le premier à témoigner de son calvaire.
Le sarthois Stéphane Schubhan est un des volontaires ayant pris part à l’essai clinique organisé par Biotrial afin de tester un médicament contre l’anxiété et la douleur. Le test vire au drame, il fait 1 mort et 4 autres volontaires sont internés à l’hôpital dans un état grave. Dans le journal « Le Maine Libre » il raconte ce qu’il a dû endurer.
Biotrial : une des victimes de l’essai thérapeutique raconte son calvaire
Stéphane Schubhan, un sarthois de 42 ans est une des victimes de l’essai thérapeutique de Biotrial, ayant fait 1 mort. Hospitalisé dans un état très préoccupant, il est désormais rentré chez lui mais il souffre de séquelles neurologiques. En colère, M. Schubhan décide de rompre le silence et accorde une interview au « Maine Libre ».
« J’ai encore des vertiges, des malaises si je reste plus de dix minutes debout. Et je vois toujours double. Les médecins ont espoir que ça revienne dans six mois ou un an. Mais ils ne sont pas sûrs » déclarait Stéphane Schubhan au journal local, « pour eux (ses médecins, ndlr), je suis vraiment un miraculé« , ajoutait-il.
Le 4 janvier il entrait au laboratoire Biotrial et le 7 il commençait à prendre le traitement. « Le 11, j’ai eu les premiers maux de tête« , on lui donne alors du doliprane mais rien n’y fait, « le 13, quand je me suis levé, j’avais des étourdissements, je ne voyais plus rien. J’ai voulu prendre une douche et je n’y arrivais pas. Quand j’ai voulu ranger mes affaires dans le vestiaire, je suis tombé« . Il est alors hospitalisé dans un état grave au CHU de Rennes. Il prend un premier traitement mais son état ne fait que s’aggraver, « Je ne pouvais plus parler, plus bouger, plus m’asseoir… Je ne pouvais plus rien faire » se rappelle-t-il.
Des « manquements majeurs » relevés par l’Igas
Les médecins prévienne sa femme : « Ça serait bien que vous emmeniez les enfants, on ne sait jamais » raconte-elle. Finalement on lui donne un autre traitement et son état s’améliore. Il y a quelques jours, « Le Figaro » écrivait un article dénonçant la mort d’animaux lors des essais précliniques de la molécule. « Ils n’ont pas dit la vérité sur les chiens. Si j’avais su que des chiens étaient morts, je n’aurais pas risqué ma vie pour 1.900 euros. Je n’aurais pas signé » ajoute M. Schubhan qui avait participé 2 ans auparavant à un autre essai clinique avec Biotrial qui s’était bien déroulé.
Dans cette affaire, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a relevé des « manquements majeurs ». Elle reproche notamment à Biotrial d’avoir continué à administrer le médicament aux autres volontaires alors qu’un d’eux avait été hospitalisé.