Une étude révèle la disparition de 4 millions de personnes à cause d’une prise en charge inadéquate du diabète de type 1

Image d'illustration. Contrôle de la glycémie. ADN
Une étude révèle qu’un manque de soins adaptés pour le diabète de type 1 prive environ quatre millions de personnes d’un diagnostic ou d’un suivi adéquat, mettant en lumière les lacunes persistantes dans la prise en charge mondiale de cette maladie chronique.
Tl;dr
- Forte hausse mondiale du diabète de type 1 prévue.
- Des millions de vies perdues faute de diagnostic et soins.
- Inégalités majeures d’accès à l’insuline selon les régions.
Une maladie auto-immune en forte progression
Difficile d’ignorer la nouvelle alerte lancée par les chercheurs réunis lors du congrès annuel de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) à Vienne. Leur récente étude pointe une augmentation préoccupante du nombre de cas de diabète de type 1 (DT1) à l’échelle mondiale. Selon leurs estimations, près de 9,5 millions de personnes vivront avec cette maladie en 2025, un chiffre qui pourrait atteindre les 14,7 millions en 2040. Mais ces statistiques ne révèlent qu’une partie du problème : des millions d’individus, qualifiés de « missing people », ont déjà succombé prématurément, faute d’un diagnostic ou d’une prise en charge adaptée.
Comprendre le diabète de type 1 : un enjeu vital
Le DT1 diffère fondamentalement du diabète de type 2. Il s’agit d’une pathologie chronique où le système immunitaire attaque les cellules du pancréas chargées de produire l’insuline, une hormone essentielle à la régulation du glucose sanguin. Privé de ce mécanisme, le corps accumule un excès de sucre dans le sang – c’est l’hyperglycémie. Le DT1 touche majoritairement enfants, adolescents et jeunes adultes, mais il peut frapper à tout âge.
L’écart dramatique dans la prise en charge mondiale
L’étude met en lumière une inégalité criante. D’un côté, des pays comme la Norvège, où l’espérance de vie à 10 ans pour les personnes atteintes atteint 66 ans supplémentaires. De l’autre, certains pays africains ou caribéens voient cet indicateur chuter à moins de dix ans. D’après le rapport, plus de la moitié des malades se concentreront en 2025 dans seulement dix pays, dont les États-Unis, l’Inde, ou encore la Chine. Plus inquiétant encore : parmi les décès liés au DT1 attendus cette année-là (174 000), un sur cinq sera dû à une absence totale de diagnostic.
Face à cette situation, plusieurs experts insistent sur des priorités claires :
- Dépistage précoce
- Accès universel à l’insuline et aux traitements adaptés
- Sensibilisation accrue des populations et décideurs publics
Pistes pour inverser la tendance ?
Si rien ne change, le monde pourrait assister à une explosion (+55 % d’ici à 2040) des cas de DT1 — notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Les auteurs soulignent pourtant que « d’importants progrès restent possibles grâce aux outils déjà disponibles et à une meilleure organisation des soins ». L’enjeu est donc double : mieux diagnostiquer et garantir un accès effectif aux traitements existants. Un défi immense pour les systèmes de santé mondiaux.
