Un pas vers le dépistage généralisé du cancer du poumon ?
Une expérimentation à petite échelle vient d'être autorisée par les autorités sanitaires françaises.
Se dirige-t-on en France vers un dépistage du cancer du poumon aussi étendu que celui mené pour le cancer du sein ? Nous n’en sommes pas encore là, mais toujours est-il que ce jour, une expérimentation à petite échelle vient de recevoir le feu vert des autorités sanitaires, parmi les fumeurs.
Pourquoi à petite échelle seulement ? Dans son avis, la Haute autorité de santé (HAS) rappelle que « L’état des connaissances est encore incomplet pour la mise en place d’un programme de dépistage systématique et organisé du cancer broncho-pulmonaire en France ». En revanche, il conviendrait de lancer « dès maintenant l’engagement d’un programme pilote ».
Un avis réactualisé
En 2016, la HAS avait certes rejeté l’idée d’un dépistage organisé de ce cancer faisant plus de 30 000 morts par an dans notre pays. Cependant, dans ce laps de temps, des études abondent dans le sens de l’avantage de ce type de dépistage parmi les fumeurs.
Pour résumer, si la HAS ne change pas son opinion sur la généralisation de cet outil, elle fait un pas en avant en disant « oui » à une expérimentation. La HAS estime que les études tendent à démontrer que le dépistage « chez les personnes ayant un risque augmenté de ce cancer réduit la mortalité spécifique de celui-ci ».
L’exemple des Etats-Unis
Outre-Atlantique, un tel dépistage est déjà en vigueur et de nombreux pneumologues en appellent à moins de prudence de la part des autorités françaises. Ces dernières redoutent un « surdiagnostic », lequel pourrait mettre en lumière des tumeurs qui n’évolueraient pas toutes en cancer et qui auraient pour conséquence de mettre en place des traitements lourds et surtout inutiles à la personne concernée.
Dans l’optique de se forger une conviction, la Haute autorité de Santé estime que « des expérimentations françaises d’envergure sont nécessaires pour permettre de répondre aux différents points en suspens et statuer sur les modalités de dépistage les plus adaptées au système français ». Des études qui devraient échoir à l’Institut national du cancer (INCa).