Le relâchement des gestes barrières doit inciter à la prudence, prévient le professeur d'immunologie Alain Fischer.
Mercredi 28 septembre, Alain Fischer a dit craindre un retour fracassant de la grippe cet hiver, voire dès l’automne. Celui qui était à la tête du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale contre le Covid-19 a dans un entretien accordé au Parisien expliqué les raisons de cette possibilité.
Le principal risque naît de la forte réduction du respect des gestes barrières après deux années de distanciation sociale. L’immunologue résume :
Cette année, on aura du mal à maintenir un même niveau de protection: masques, distanciation, lavage des mains intensifs… Face à ce relâchement, il y a un risque sérieux d’épidémie de grippe.
Grippe : les autres signaux
Et ce n’est pas tout, puisque les deux dernières saisons ayant été marquées par l’absence de sévère vague de grippe, il n’a pas été permis aux anticorps de se développer.
Ailleurs dans le monde ? Dans l’hémisphère sud, le printemps commence et l’Australie a connu un nombre important de cas de grippe. Jugez-en plutôt : 147.000 cas de grippe ont été confirmés par les laboratoires du pays en 2022, contre 731 l’année dernière.
Et aux Etats-Unis, Anthony Fauci demande à ses concitoyens de se préparer à faire face à “une très mauvaise saison grippale”. Alain Fischer s’inquiète : “Une cohabitation Covid-grippe, cela n’a rien de réjouissant. C’est synonyme d’un nombre très élevé d’hospitalisations”.
Promotion de la vaccination contre la grippe
Alors que la 8e vague de Covid semble en train de s’élever, Alain Fischer rappelle :
Le danger [de la grippe] n’est pas bien perçu. Mais la réalité des risques nous oblige à essayer vigoureusement de convaincre les personnes âgées, fragiles, et les femmes enceintes de se faire vacciner.
Il estime par ailleurs que la Haute Autorité de Santé serait mal visée d’inciter à la vaccination contre Covid et grippe le même jour. Pourquoi ? 40% des personnes éligibles au vaccin anti-grippe ont reçu la quatrième dose du vaccin contre le Covid-19, entre autres car certains surveillent la sortie du vaccin bivalent.
Et le spécialiste de conclure :
Je pense qu’il ne faut pas attendre, surtout si on est dans le public dit fragile. Nous ne sommes pas à l’abri de l’émergence d’un nouveau variant, plus virulent.