Certains virus n'agissent pas avec la même intensité chez les hommes et les femmes. Une étude britannique montre qu'ils seraient moins agressif chez ces dernières pour des raisons d'évolution.
Petites natures les hommes ? Pas forcément si l’on en croit l’étude des chercheurs de l’Université Royal Holloway de Londres. Si les hommes sont cloués au lit et subissent des grippes plus carabinées ce n’est pas parce qu’ils sont douillets mais bien parce que les virus les traitent différement. La littérature scientifique l’a confirmé mais n’avançait comme raisons que des différences entre les systèmes immunitaires des deux sexes. Or d’après l’équipe britannique, il pourrait bien s’agir d’une stratégie d’évolution de la part des virus.
Les virus plus cléments envers les femmes ?
L’étude publiée dans la revue de santé Nature Communications explique que les virus font de la discrimination et évoluent pour toucher les sexes différemment. Si la mortalité par maladies infectieuses est plus élevée chez les homme, ce serait parce que les virus préfèrent être plus modérés et garder les femmes en vie. Mais pourquoi donc ? Pour survivre, un virus n’a pas forcément intérêt à tuer ses hôtes mais plutôt à se propager.
Or, les femmes semblent être de meilleures cibles en terme de transmission et propagation. En plus de pouvoir passer le virus à d’autres hommes, elles fournissent aussi des possibilités supplémentaires de transmission à l’enfant via la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Certains sont donc plus favorables aux femmes dans une optique stratégique de survie.
Une stratégie d’adaptation pour survivre et se propager
Pour montrer ces stratégies et confirmer leurs hypothèses les chercheurs ont observé le virus HTLV-1, qui peut provoquer une leucémie lymphoïde de l’adulte. Ils ont constaté que dans les zones où la transmission mère-enfant est élevée, celui ci évolue moins souvent en leucémie lymphoïde.
Par exemple ils n’observent pas de disparités homme-femme de la leucémie due à ce virus dans les Caraïbes. En revanche ce type de leucémie est plus fréquent au Japon et les hommes présentent un risque 2 à 3,5 fois plus élevé. Il s’avère que plus de mères japonaises allaitent leurs enfants et le font plus longtemps, ce qui pourrait expliquer que le virus épargne plus les femmes. La survie du plus apte s’applique donc également aux virus et les chercheurs notent qu’il est probable “que ce comportement de virulence en fonction du sexe se produise pour d’autres infections pathogènes”.