Le virus Zika peut pénétrer dans les spermatozoïdes
Le mystérieux virus Zika n’en finit plus d’étonner les chercheurs. De récentes études ont montré que ce virus pouvait être présent à l’intérieur des spermatozoïdes, plus de 6 mois après l’infection.
On doit cette découverte importante aux chercheurs de l’Inserm, du CNRS, du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse et de l’université Toulouse III – Paul Sabatier. Une information qui a d’ailleurs eu un retentissement immédiat après la publication de l’étude puisque l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise aux personnes ayant voyagé dans un pays touché par l’épidémie de Zika, d’avoir des rapports sexuels protégés pendant 6 mois et ce, même sans symptôme de la maladie.
Le Zika retrouvé à l’intérieur de spermatozoïdes
Les chercheurs expliquent avoir mis en évidence la présence du virus dans tous les liquides d’un patient infecté par le virus Zika (urine, plasma, sang, sperme). Ce virus était présent jusqu’au 37ème jour, sauf pour le sperme où il y était toujours présent jusqu’au 130ème jour, même si le patient se portait bien. Guillaume Martin-Blondel, chercheur au Centre de physiopathologie Toulouse Purpan explique avoir poussé l’analyse, afin de scruter les spermatozoïdes un par un et affirme : « Nous avons détecté la présence du virus Zika à l’intérieur d’environ 3.5 % des spermatozoïdes de ce patient ».
Il s’agit d’une information très importante pour le potentiel caractère de maladie, sexuellement transmissible, mais aussi pour les dons de sperme. En effet, comme l’explique le scientifique lorsque l’on prend le VIH par exemple, « le virus reste « collé » à la surface du spermatozoïde », dans le cadre du Zika c’est donc très différent. Le chercheur ajoute : « Dans le cadre d’une fécondation in vitro, il est donc possible de « laver » les spermatozoïdes dans le cas de patients infectés par le VIH, alors que ceci semble exclu pour les spermatozoïdes issus de patients positifs pour le virus Zika ».
Pour Guillaume Martin-Blondel, l’étude doit désormais amener de nombreuses interrogations, soulignant : « Ces observations soulèvent, par ailleurs, de nombreuses interrogations sur la nécessité d’inclure la recherche de virus Zika lors du contrôle des dons de spermatozoïdes dans les centres de fertilité ». Il est également nécessaire d’étudier le côté « actif » ou non, des virus présents dans le liquide séminal, mais également des virus présents à l’intérieur des spermatozoïdes. Il s’interroge sur le potentiel de ces spermatozoïdes à transmettre l’infection, en tant que vecteur possible de propagation de la maladie.