Zika : le risque de microcéphalie évalué par l’Institut Pasteur
Une étude de chercheurs de l’Institut Pasteur vient de quantifier le risque de microcéphalie pour le fœtus d’une mère infectée par le virus Zika.
Depuis plusieurs semaines, le lien entre le virus Zika et l’explosion des cas de microcéphalie du fœtus a été démontré par une équipe scientifique. Cette semaine, des chercheurs de l’Institut Pasteur ont pu quantifier les risques qu’un bébé soit touché par cette malformation du cerveau lorsque sa mère est infectée.
1% de risque que l’enfant souffre de microcéphalie
Hier, une équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur a publié les résultats d’une étude qui quantifie les risques de microcéphalie pour les bébés lorsque leur mère a été infectée par le virus Zika. Selon les conclusions de cette étude, lorsqu’une femme enceinte est infectée durant les 3 premiers mois de sa grossesse, il y a 1% de risque que son bébé souffre de cette pathologie.
Les scientifiques ne se sont pas basés sur les données de l’épidémie qui sévit actuellement en Amérique du sud pour mener cette étude, celles-ci n’étant pas encore exploitables, mais sur une épidémie plus ancienne, lorsque Zika avait touché la Polynésie entre 2013 et 2014.
Durant ces deux années, 70% de la population avait été touchées par le virus. La plupart n’ont pas développé de symptômes particuliers mais 8 cas de microcéphalie avait été détectés dont 7 juste après que l’épidémie soit passée. Le doute n’est donc pas permis. Ce taux de 1% est considérable, il s’élève à seulement 0,02% en temps normal.
Zika, des insecticides seraient hors de cause ?
Ces résultats affaiblissent d’autres hypothèses comme celles qui rendent le pyriproxyfene, un insecticide japonais, responsable de ces malformations. « Disons qu’on aurait du mal à expliquer que ce soit lié à des insecticides dans la mesure où nos analyses suggèrent vraiment que c’est l’infection dans le premier trimestre de grossesse qui est en cause« , déclarait, le responsable de l’unité Modélisation mathématique des maladies infectieuses au sein de l’Institut Pasteur, Simon Cauchemez.
Il reste cependant encore des zones sombres, « Notamment sur le rôle des symptômes d’infection à Zika. On sait qu’une grande proportion des personnes infectées n’en ressent aucun ; le risque de microcéphalie chez le fœtus change-t-il selon que sa mère a ou non eu des symptômes ? » questionnait l’expert.