La résistance aux antibiotiques : une préoccupation importante pour l’ONU
Les Nations Unies se sont réunies le 21 septembre pour discuter des dangers et enjeux de la résistance croissante aux antibiotiques.
Des dirigeants du monde entier se sont réunis pour une réunion en marge de l’Assemblée des Nations Unies qui a eu lieu hier, mercredi 21 septembre. Ils ont débattu d’une préoccupation majeure de santé publique, la résistance aux antibiotiques et le développement de super-bactéries. C’est la quatrième fois seulement que les Nations Unies abordent une problématique de santé à l’Assemblée générale, après le VIH, les maladies non transmissibles et le virus Ebola.
Un problème de santé mondiale
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré : “La résistance aux antimicrobiens pose une menace fondamentale à long terme pour la santé humaine, la production alimentaire et le développement durable. Ce n’est pas quelque chose qui se produira à l’avenir. C’est une réalité très présente dans toutes les régions du monde, dans les pays en développement et les pays développés, dans les zones rurales et urbaines, dans les hôpitaux, dans les fermes et dans les communautés”.
Actuellement cette résistance bactérienne aux antibiotiques cause 700.000 décès par an dont 23.000 au Etats-Unis. Les scénarios pessimistes sont encore plus alarmants et le rapport britannique O’Neill publié en mai estime que si rien n’est fait pour résoudre le problème, le nombre de morts annuels engendrés par l’antiobiorésistance passera à 10 millions d’ici 2050. Mais cela aurait également un coût économique de 100.000 milliards de dollars en pertes de production et ferait basculer plus de 28 millions de personnes dans la pauvreté selon la Banque Mondiale.
L’OMS alarme pour enrayer la catastrophe
Les super-bactéries et l’antiobioresistance désignent le phénomène lorsque les bactéries développent une résistance aux traitements antibiotiques qu’elle n’avaient pas précédemment, grandement favorisé par la surconsommation de ces médicaments. L’OMS note également que cela fait “20 ans que nous n’avons pas vu de développement de nouvelles classes d’antibiotiques”.
L’Organisation souligne l’importance de traiter ce problème : “Le monde s’achemine vers une ère postantiobiotiques où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer”. Un phénomène très inquiétant car “Nous sommes en train de perdre notre capacité à traiter les infections : non seulement le nombre de morts menace d’augmenter mais toute notre capacité à traiter les patients est menacée. Cela menace aussi notre capacité à produire suffisamment de nourriture”, comme le souligne l’OMS.