Avec l’aspirine, un risque accru d’anémie chez les personnes âgées

Photo d'illustration. Une plaquette de médicaments. Pixabay
Une étude australienne de grande ampleur révèle ce lien, et même à partir d'une faible dose.
L’aspirine, sur le podium des produits phares de nos pharmacies domestiques. Le plus souvent utilisé pour lutter contre la douleur ou la fièvre, l’acide acétylsalicytique fluidifie aussi le sang, et à ce titre il est prescrit aux personnes présentant un risque important d’accident cardiovasculaire.
Seulement, même à petite dose il serait associé à un risque d’anémie accru, à long terme, chez les personnes âgées.
Une étude sur 19 000 patients
Les chercheurs se sont basé sur les données d’un essai nommé ASPREE (pour ASPirin in Reducing Events in the Elderly), données relatives à plus de 19 000 adultes en bonne santé, originaire des Etats-Unis ou d’Australie, et âgés de plus de 65 ans.
Dans le premier groupe constitué, les participants recevaient 100 milligrammes d’aspirine par jour, tandis que dans le second, était donné un placebo.
Une différence faible mais notable
Ainsi, pendant cinq ans, les adultes recevaient des visites médicales et donnaient leur sang pour mesure de l’hémoglobine et de la ferritine, qui est la protéine de mise en réserve du fer dans les tissus.
Résultat ? Les personnes prenant de l’aspirine tous les jours avaient 20 % de risques supplémentaires de développer une anémie par rapport à celles n’en prenant pas. Les scientifiques ont estimé que 24 % des individus du premier groupe développeraient une anémie dans les cinq ans, contre 20 % du groupe placebo.
Les maladies chroniques augmentent le risque
Zoe McQuilten, hématologue et autrice principale de l’étude, a résumé par voie de communiqué :
Cette étude donne une vision plus claire du risque additionnel d’anémie lié à l’utilisation de l’aspirine. De plus, l’impact est susceptible d’être plus élevé chez les personnes âgées souffrant de maladies chroniques, comme les maladies rénales.
Elle recommande de la part des médecins une surveillance particulière des potentiels symptômes d’anémie dans ce public précis. Et elle conclut :
Les personnes âgées sont plus susceptibles de devenir anémiques en général. De plus, les médecins disposent désormais d’un moyen d’identifier les patients présentant un risque plus élevé de développer une anémie.