Des chercheurs calculent le lien entre alimentation et meilleure espérance de vie
Ce gain de plusieurs années peut être atteint en commençant tôt dans la vie à faire les bons choix.
Oui, bien sûr, tout le monde sait qu’une alimentation saine est indispensable à une bonne santé générale autant au quotidien qu’à long terme.
Une nouvelle étude va dans ce sens naturellement, mais en calculant cette fois ce que l’on a plus précisément à y gagner en termes d’espérance de vie.
Une étude norvégienne
C’est Le Monde qui relaie les résultats de cette étude de l’université de Santé publique de Bergen en Norvège, résultats publies dans la revue PLOS Medecine le 8 février. En préambule, les chercheurs indiquent : « On estime que les facteurs de risque liés à l’alimentation causent 11 millions de décès à l’échelle mondiale chaque année ».
Selon eux, un régime qualifié d' »optimal », c’est-à-dire riche en légumineuses, céréales complètes, fruits à coque, fruits et légumes, peut permettre un gain d’espérance de vie de 10 ans pour un individu nord-américain qui a à ce jour 20 ans (+10,7 ans d’espérance de vie pour une femme, 13 pour un homme).
Ce régime doit être aussi pauvre en viande et il est comparé à un régime occidental moyen, c’est-à-dire intégrant une part plus importante de viande, produits laitiers et féculents.
Le cadre de l’étude
Pour parvenir à cette moyenne impressionnante, les chercheurs sont partis des données concernant la Chine, les États-Unis et l’Europe, et contenus dans le programme de recherches en épidémiologie Global Burden of Disease (GBD).
Il s’agit d’un programme de recherches mobilisant 7 000 chercheurs à l’échelle mondiale. Son but est de mesurer et distinguer les causes de mortalité.
Ainsi, les scientifiques ont croisé les données du GBD avec d’autres analyses dédiées à chaque catégorie d’aliments dans le but d’évaluer l’impact positif de l’alimentation sur l’espérance de vie.
Le « menu optimal » en détails
On le rappelle avec les mots des chercheurs, « Les gains les plus importants au niveau de l’espérance de vie pourraient être réalisés en mangeant plus de légumineuses, de céréales complètes et de fruits à coque, ainsi qu’en mangeant moins de viande rouge et de viande transformée ».
Plus précisément, que trouve-t’on dans ce « menu optimal » ?
Il est notamment composé
- de 225 grammes de céréales complètes (comme le sarrasin, boulgour, millet, gruau d’avoine, quinoa, flocons d’avoine, riz brun ou sauvage, orge complète, riz complet ou encore le blé entier…) par jour ;
- de 400 grammes de légumes, 400 g de fruits, 25 grammes de fruits à coque (noisette, pistache, noix de cajou…) ou 200 grammes de légumineuses (haricots, lentilles, pois…).
En revanche, viande rouge ou transformée, ainsi que sodas, n’ont ici pas le droit d’y figurer.
En laissant entrer viandes et produits laitiers, le gain d’espérance de vie reste très satisfaisant pour un homme européen dès l’âge de 20 ans (+7,6 ans, 5,9 pour une femme). Quand le « menu optimal » est débuté à 40 ans, le gain de 12,3 ans chez les hommes, de 9,8 ans chez les femmes.
Pour les auteurs de l’étude, ces résultats chiffrés sont « essentiels pour faire des choix alimentaires éclairés à tous les niveaux, des individus aux décideurs » des politiques publiques.