Isotrétinoïne : l’Agence française du médicament émet de nouvelles recommandations
Face à l’acné sévère, l’ANSM vient d’émettre de nouvelles recommandations quant à la prescription de l’isotrétinoïne.
Depuis de nombreuses années, l’isotrétinoïne (Curacné®, ex-Roaccutane®) est utilisé afin de traiter les personnes atteintes d’acné sévère. Face aux dangers de cette médication, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé d’émettre de nouvelles recommandations afin de limiter les risques liés à la prescription de ce traitement.
Les nouvelles recommandations de l’ANSM concernant la prescription d’isotrétinoïne
En s’appuyant sur l’avis du comité consacré au renforcement de l’information des patients et des professionnels de santé sur les risques tératogène et psychiatrique liés à l’utilisation de l’isotrétinoïne, l’ANSM vient d’annoncer plusieurs recommandations. Pour commencer, deux consultations sont nécessaires avant toute initiation au traitement : un rendez-vous d’information et un autre pour la prescription. En cas de contraception orale, il est nécessaire de prescrire une contraction d’urgence et des préservatifs de façon systématique, mais aussi d’effectuer un suivi médical mensuel de tous les patients.
Suite à une audition publique organisée en mars 2021 par l’ANSM et visant à renforcer l’information des patients et des professionnels de santé aux risques associés à l’isotrétinoïne, de nouvelles recommandations ont été formuler afin de sécuriser l’utilisation de ce médicament avant l’initiation et tout au long de son utilisation.
L’ANSM annonce ainsi : “Nous recommandons de laisser un temps de réflexion au patient avant toute initiation de traitement. Une première consultation permettrait au dermatologue de donner à son patient l’ensemble des informations dont ce dernier a besoin pour décider de débuter, ou non, un traitement par isotrétinoïne” avant d’ajouter que “le cas échéant, la prescription pourra avoir lieu dans le cadre d’une seconde consultation médicale”. Une contraception d’urgence et des préservatifs doivent en plus être systématiquement prescrits dans le cas où la patiente est sous contraception orale.
Pour le moment, seules les jeunes filles et femmes en âge d’avoir des enfants peuvent bénéficier d’une visite médicalement mensuelle dans le cadre du plan de prévention des grossesses. L’agence de santé déclare ainsi : “Nous recommandons que ces visites mensuelles soient étendues à l’ensemble des patients, y compris les hommes, afin d’assurer une meilleure surveillance des risques liés au traitement”.
Pour conclure, les experts en santé publique déclarent : “Concernant les autres propositions du comité, à savoir l’encadrement de la prescription initiale pour éviter les utilisations non justifiées, le renforcement de la sécurité de la dispensation et de l’information des patients avec des outils plus pédagogiques et des supports d’accès plus direct, nous engageons des travaux avec les acteurs concernés”