La méthode Montessori en aide aux malades d’Alzheimer
Si cette méthode pédagogique a été conçue pour le public des enfants il y a plus d'un siècle, elle est désormais appliquée à cette maladie depuis une dizaine d'années.
Autonomie et confiance en soin font partie des piliers de la pédagogie Montessori. Pensée, développée et appliquée par la médecin italienne Maria Montessori au début du XXe siècle à destination des enfants, c’est au tournant des années 1990 que le neuropsychologue américain Cameron Camp la modèle pour l’adapter au public des personnes âgées atteintes de troubles neurodégénératifs, maladie Alzheimer entre autres.
Restaurer la confiance
Si cette maladie peut être à l’origine d’angoisse chez ceux qui en souffrent, restaurer la confiance peut permettre un apport de bien-être. Avec la méthode Montessori, il s’agit d’encourager les malades à mobiliser ce qu’il reste de leurs capacités cognitives et donc de ralentir le processus qui aboutit à la perte totale d’autonomie.
Tenir, manipuler, agir
Mais la seule confiance et estime de soi ne suffit pas : il s’agira de proposer des activités adaptées, prenant en compte le passé des patients, étant donné qu’Alzheimer affecte la mémoire à court terme.
Ce qu’il convient de faire, comme pour la pédagogie Montessori axée sur les enfants, c’est de laisser le choix des activités aux personnes âgées. À titre d’exemple, si l’une a beaucoup dessiné ou peint dans ses plus jeunes années, elle se montrera plus intéressée par ce type d’activités.
D’autre part, il apparaît essentiel de faire ressentir aux malades qu’ils peuvent être utiles en leur attribuant des tâches au quotidien. Une façon de se sentir à nouveau appartenir à une famille, ou un groupe. On peut ainsi leur montrer les gestes, avant de l’inviter à les reproduire par eux-mêmes. Et pour les aider à être attentifs, des objets à tenir et manipuler peuvent être prévus.
Voir Alzheimer comme un handicap
L’approche d’Alzheimer comme handicap plutôt que maladie sera également importante. Cet angle de perception vise à appréhender l’accompagnement du patient d’une manière différente.
Encore une fois, donner à nouveau une place à la prise de décisions par le malade va à contre-courant de ce que la perte d’autonomie induit généralement. En EHPAD, par exemple, nombreuses sont les occasions de participer à la vie quotidienne.
Se focaliser sur ce qu’il est encore possible de faire plutôt que sur ce qui fait défaut, voilà un changement de perspective fondamental.