La technologie sur les bras (et le tee-shirt) des sportifs
Médaillée olympique à Londres, la cycliste Dotsie Bausch est fan d’outils technologiques pour doper sa performance et en est devenue la vitrine au salon d’électronique grand public de Las Vegas (centre des Etats-Unis). S’exprimant au nom du groupe de technologie médicale Masimo, l’Américaine explique qu’obtenir des bonnes données physiologiques pour s’entraîner est important dans un sport secoué régulièrement par des scandales de dopage.
« Je ne me dope pas parce que je ne veux pas tricher. Mais on veut utiliser tous les outils loyaux disponibles », a affirmé la cycliste, médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de 2012 à Londres, après avoir été mannequin et consommé à l’époque de la drogue. Ce sont « des outils de niveau hospitalier que nous apportons au consommateur », a-t-elle ajouté, en présentant un appareil de contrôle de la saturation d’oxygène au bout du doigt, et des capteurs infrarouges pour mesurer son pouls.
Marier technologies et sport est une des tendances du salon International CES cette année, alors que les Américains s’apprêtent à dépenser 1,8 milliard de dollars cette année en gadgets pour mesurer leur état de santé ou leur activité physique. Le AmpStrip, par la société américaine Fitlinxx, est une sorte de pansement qu’on peut coller sur son corps pendant trois à sept jours et qui mesure le rythme cardique, l’activité et le stress.
« On a besoin de comprendre son entraînement. Trop s’entraîner peut provoquer des blessures. En portant cet outil 24 heures sur 24, on peut comprendre combien notre corps subit du stress », a expliqué Doug McClure, représentant de Fitlinxx.
La start-up californienne Zepp Labs a présenté un outil de la taille d’une capsule de bouteille, qui peut s’attacher à une raquette de tennis, une casquette de base-ball ou un club de golf pour mesurer son « swing » et le comparer à ceux des professionnels. Les données sont entrées dans une application pour smartphone par laquelle l’utilisateur peut visualiser ses mouvements. « Nous ne fournissons pas seulement des données, nous voulons aider à faire mieux », explique Bill Lucarelli, de Zepp Labs.
Capteurs dans la chemise
Plusieurs outils similaires existent déjà mais M. Lucarelli explique que la qualité réside dans l’expertise de l’application. « Tout est dans le logiciel et l’algorythme ».
Une autre société basée en Californie, Blast Motion, propose un marqueur pour le base-ball, le basket et d’autres sports. « On peut jouer au basket et voir ses données », explique Donovan Prostrollo, de Blast. « Et le grand truc c’est quand vous réalisez un bon score et que vous pouvez le tweeter à vos amis ».
Le géant japonais de l’électronique Epson a présenté pour sa part un traceur de golf, M-Tracer, qui se glisse dans le club et mesure notamment la vitesse du swing. « Le marché que nous ciblons ce sont les passionnés de sport, les très performants autant que ceux qui prennent des cours », explique Randy Bergstedt, d’Epson.
Mais « le prochain gadget portable c’est la chemise », soutient Ramon Llamas, analyste au cabinet d’études IDC, alors que plusieurs sociétés développent des capteurs qui peuvent être cousus dans le tissu des vêtements. « C’est utile pour les athlètes professionnels ou les guerriers du sport le week-end ».
La société britannique Cambridge Consultants a montré une chemise connectée avec des marqueurs cousus dans le tissu, quasi invisibles à l’oeil nu. Ce prototype peut être adapté aux vêtements de sport, y compris le tennis ou le golf. « Il y a un grand fossé entre ce que vous pouvez collecter au poignet et les systèmes utilisés par les athlètes professionnels », fait valoir son développeur Martin Brock.
« Avec cet outil, vous pouvez mesurer vos mouvements non seulement au poignet mais sur tout votre corps ». Et cet outil très fin, incrustré dans le vêtement, peut même aller dans la machine à laver le linge. Il est « lavable, imperméable et robuste », précise-t-il. La société française Cityzen Sciences a présenté une technologie pour tee-shirt connecté qui sera utilisée par le fabricant japonais de vêtements de sport Asics. Le vêtement fournira ainsi des données « qui peuvent être analysées pour mesurer le bien-être des gens et les risques pour leur santé », selon Hervé Rannou, de Cityzen.