L’obligation vaccinale des soignants “légitime” sous conditions, selon le Comité national d’éthique
Le Comité consultatif national d’éthique privilégie la "recommandation" de la vaccination des soignants hors contexte de crise.
Mardi 11 juillet, Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a estimé que l’obligation vaccinale des soignants peut être “légitime” en cas de crise sanitaire mettant potentiellement en péril le système de soin.
De fait, le CCNE privilégie la seule “recommandation” dans un contexte courant.
L’avis du CCNE après celui de la HAS
Au mois de mars dernier, la Haute autorité de santé (HAS) donnait un avis favorable à la levée de cette obligation relative au Covid, et dans la foulée le gouvernement annonçait le retour des personnels non vaccinés.
L’exécutif avait demandé l’avis du CCNE au sujet de cette obligation concernant les professionnels de santé et des professionnels exerçant dans les secteurs sanitaires et médico-sociaux.
La vaccination, pas le seul outil de prévention
L’avis consultatif du Comité d’éthique martèle que la protection des patients est “un impératif majeur pour les soignants”. Mais aussi, que la vaccination ne peut être considérée comme le seul outil de prévention, car d’autres mesures comme le port du masque ou l’aération doivent être mises en œuvre.
Et deux situations doivent être différenciées : le contexte “courant” et celui de “crise sanitaire”. Ainsi, “en cas de crise sanitaire mettant potentiellement en péril le système de soins”, en présence d’un corpus scientifique solide qui garantit l’efficacité (même modérée) et l’innocuité du vaccin concerné, le CCNE juge que la décision d’une obligation vaccinale pour les soignants “peut être légitime”.
Et dans le contexte “courant” ?
Dans l’autre cas de figue, le Comité d’éthique privilégie le recours à de simples “recommandations vaccinales”, à l’exception des vaccins ayant démontré un très haut rapport bénéfices-risques comme celui contre l’hépatite B, lequel peut rester obligatoire.
Jean-François Delfraissy, qui est à la tête du Comité d’éthique, a indiqué à l’AFP :
On distingue bien une période de crise, dans laquelle une décision politique d’obligation peut être prise et une période de non-crise, où il faut essayer de passer par la simple recommandation.
En d’autres termes, l’obligation vaccinale des soignants ne peut être envisagée “qu’en dernier recours”. Il ajoute que les soignants doivent en discuter, car “Il faut davantage d’informations autour de ce sujet, afin de ne pas laisser cette question taboue”.