Médicaments : Prescrit à des milliers de femmes, l’Androcur peut causer des tumeurs au cerveau
Est-ce un nouveau scandale lié à un médicament ? Prescrit à environ 90.000 femmes en France, l'Androcur pourrait multiplier les risques de tumeur au cerveau…Explications.
Censé lutter contre la pilosité excessive ou l’endométriose (violentes douleurs pelviennes ou règles abondantes), l’Androcur* pourrait multiplier par 20 certaines tumeurs chez les femmes traitées sur le long terme avec ce médicament.
Une étude réalisée par l’ANSM et l’Assurance maladie
C’est à l’occasion d’une étude réalisée par l’ANSM et l’Assurance maladie que le risque de méningiome (une tumeur au cerveau souvent bénigne) a été révélé ‘Le risque de tumeurs est multiplié par 7 pour les femmes traitées par de fortes doses sur une longue période (plus de 6 mois) et par 20 après 5 années de traitement’, indique le document.
Jean-Michel Race, endocrinologue à ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) explique « On s’attendait à trouver un risque, mais son importance chez des femmes traitées à haute dose et sur de longues durées nous a surpris. Cela constitue un fait nouveau qu’il faut prendre en compte dans l’évaluation du rapport bénéfice/risque de ce produit« , précise le spécialiste.
Malgré les risques, les autorités sanitaires vont continuer sa commercialisation « Il a des bénéfices dans les indications qui sont les siennes. Il faudra mieux expliquer les indications et confirmer qu’il ne faut pas l’utiliser dans les pathologies plus légères (que la pilosité excessive, par exemple -NDLR) et définir pour combien de temps et avec quelles posologies maximales‘ ».
Notez que l’Androcur est parfois prescrit afin de lutter contre la perte de cheveux, mais aussi pour soigner les peaux grasses et acnéiques.
*Le nom générique de l’Androcur est acétate de cyprotérone.
Dès la publication du rapport complet de l'étude de l'Assurance Maladie, l’#ANSM déclenchera un arbitrage européen sur l'utilisation de la spécialité #Androcur pour revoir notamment la durée d'utilisation de ce médicament.
— ANSM (@ansm) September 7, 2018