Papillomavirus : la vaccination des garçons est aussi nécessaire
Une campagne "généralisée débute au mois d'octobre, et cette vaccination n'ets plus réservée aux seules filles.
C’est dès cette rentrée qu’au sein des classes de collège de 5e, une campagne de vaccination « généralisée » contre les papillomavirus humains (HPV) va débuter, comme annoncé par Emmanuel Macron au début de l’année.
Infections sexuelles transmissibles les plus courantes en France, les HPV sont responsables en France de 6 000 nouveaux diagnostics de cancer. S’il s’agit dans la plupart des cas de cancers du col de l’utérus, de la vulve ou du vagin, ils peuvent aussi concerner la sphère ORL, l’anus ou encore le pénis.
Les garçons invités à être vaccinés
Et depuis 2021, le vaccin est recommandé aux garçons de 11 à 14 ans, ce qui était déjà le cas pour les filles du même âge depuis 2007 cette fois.
Pourquoi vacciner aussi les garçons ? Car si l’efficacité vaccinale n’est plus à démontrer en ce qui concerne les cancers et verrues de la sphère ano-génitale, est attendu un autre bénéfice, comme l’a indiqué à l’AFP Judith Mueller, médecin épidémiologiste, professeure à l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et chercheuse à l’Institut Pasteur : « Une protection probable contre des cancers ORL, plus fréquents chez les hommes, induits par des HPV ».
Arrêter la circulation du virus
L’autre but est de casser au maximum le risque de transmission. Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer et médecin de santé publique, résume :
Les garçons se contaminent avec des filles, les filles avec des garçons, et il y a des filles qui se contaminent avec des filles et des garçons avec des garçons, résume le porte-parole de la Ligue contre le cancer et médecin de santé publique, Emmanuel Ricard. A un moment, si on veut arrêter la circulation du virus, il faut vacciner tout le monde.
De fait, pour Judith Mueller, « la recommandation vaccinale non genrée sera plus facile à promouvoir (…) La communication n’a plus besoin d’être ciblée uniquement sur les jeunes filles, mais seulement sur les jeunes ».
Couverture vaccinale « pas encore optimale »
La spécialiste ajoute qu’à la fin de l’année 2022, 48 % des filles et 13 % des garçons de 15 ans avaient reçu au moins une dose de vaccin. Une couverture « pas encore optimale » selon elle, qui estime encore que « La vaccination des garçons aura clairement un impact sur la santé des femmes en permettant d’accélérer la réduction du risque du cancer du col de l’utérus ».
Et elle conclut : « Avec une bonne information des familles, les futures campagnes au collège ont le potentiel de hausser la couverture vaccinale chez les filles et les garçons à un niveau qui donnera une protection importante ».