Par grand froid, quels risques sont liés à la prise de médicaments ?

Photo d'illustration. Une route enneigée. Pixabay
En effet, certains d'entre eux nuisent à une bonne régulation de la chaleur corporelle. Le froid peut aussi affecter leur efficacité.
Il est important de rappeler dans un premier temps comment le corps se comporte face à ce qui constitue une agression, à savoir le froid. Une agression car sans possibilité de s’en protéger, à terme ce sont les gelures ou l’hypothermie qui guettent.
L’organisme dispose de mécanismes de régulation thermique afin de maintenir sa température de fonctionnement normale. Ainsi, face à une température basse, il va produire plus de chaleur en brûlant des calories. Dans le même temps, la perte de chaleur va être réduite avec celle du débit sanguin dans les régions du corps qui sont exposées au froid.
Si cette thermorégulation ne se fait pas correctement, les organes peuvent subir des dommages et certaines fonctions vitales sont susceptibles d’être ralenties. Et contrairement à une idée reçue, consommer de l’alcool n’aide pas à lutter contre le froid, bien au contraire.
Froid et certains médicaments, mauvaise combinaison
Des effets secondaires, qu’ils soient directs ou indirects, peuvent découler de l’usage de certains médicaments :
- une hypothermie peut être intensifiée avec les benzodiazépines, barbituriques, et certains neuroleptiques; mais aussi des hypertenseurs et des vasodilatateurs qui limitent la vasoconstriction des vaisseaux cutanés.
- les effets induits par le froid peuvent aussi être aggravés par des traitements qui agissent sur la vigilance (somnifères en tête), pouvant en cela gâter nos capacités à adopter les mesures essentielles dans la lutte contre le froid;
- enfin, d’autres médicaments vont voir leur action amenuisée par le froid. Pourquoi ? En réduisant le débit de sang dans les zones corporelles exposées à de faibles températures, les vaisseaux se resserrent et certains médicaments sont moins bien distribués et éliminés. Le froid va aussi limiter l’effet de patchs cutanées ou de molécules administrées de façon sous-cutanée.
Donc, quoi faire ?
Est-il sage de modifier son traitement quand les températures sont très basses ? Même si comme nous venons de le voir, certains médicaments sont susceptibles de jouer un rôle dans l’aggravation des problèmes, un épisode de grand froid ne justifie pas d’arrêter spontanément un traitement, et encore moins de le modifier ou l’interrompre même quelques jours.
Il incombe au médecin traitant de juger utile de le modifier, au cas par cas.
Conservation des médicaments
Il convient de se reporter à la notice pour connaître les conditions de conservation pour garantir une efficacité maximale.
Et quand il fait vraiment froid, les conditions de transport et de stockage des médicaments doivent être adaptées.
Enfin, certains médicament sont revêtus de la mention “ne pas réfrigérer” ou “ne pas congeler”.